La réforme des retraites adoptée l'an dernier par la majorité sortante a été massivement contestée dans la rue. Voici un point sur les propositions sur ce sujet des trois grands blocs en lice pour le deuxième tour des législatives.
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RN : un régime de retraite "progressif"
Selon son programme, le RN veut "abroger la réforme" Macron et "mettre en place un système de retraites progressif, qui incite les jeunes à entrer de manière précoce sur le marché du travail et prend en compte la pénibilité réelle des emplois faiblement qualifiés". Le RN n'a pas détaillé comment fonctionnerait la "progressivité" (plus on travaille tard, plus on travaille longtemps) qu'il veut mettre en place, indiquant que celle-ci dépendrait notamment de l'état des finances publiques.
Mais selon les indications fournies par Jordan Bardella dans ses différentes prises de parole, le système envisagé prévoirait un âge légal de départ en retraite allant jusqu'à 62 ans, et une durée de cotisations allant jusqu'à de 42 ans. Une personne commençant à travailler à 24 ans partirait à 66 ans, a-t-il confirmé lors du débat avec Manuel Bompard et Gabriel Attal.
Pour rappel, dans le système mis en place par la réforme Macron, l'âge légal est en train de passer à 64 ans, et la durée de cotisation est en train de passer à 43 ans. Une personne commençant à travailler à 24 ans partira donc à terme à 67 ans. Jordan Bardella a aussi indiqué, sans le faire figurer dans le programme officiel du Rassemblement national, qu'il voulait mettre en place très rapidement un système permettant aux personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans de s'arrêter à partir de 60 ans, avec une durée de cotisations minimale de 40 ans.
NFP : la retraite à 60 ans comme "objectif"
Le Nouveau Front populaire prévoit "d'abroger immédiatement", c'est-à-dire dès l'été, "les décrets d'application de la réforme d'Emmanuel Macron passant l'âge de départ à la retraite à 64 ans". L'âge légal reviendrait donc très rapidement à son niveau d'avant la réforme Macron, soit 62 ans.
En cas d'arrivée au pouvoir, hypothèse plus fragile depuis le 1er tour, le Nouveau Front populaire veut également "augmenter le minimum contributif (montant minimum de retraite de base) au niveau du Smic, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté".
Dans un troisième temps, il veut également "rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron", "prendre en compte le RSA pour valider des trimestres en vue de la retraite" et "indexer le montant des retraites sur les salaires". Le Front Populaire par ailleurs "réaffirme l'objectif du droit à la retraite à 60 ans".
Le camp macroniste maintient le cap
Les macronistes ne toucheront pas à la réforme des retraites adoptée en 2023. Mais la coalition constituée autour d'Emmanuel Macron s'engage à "revaloriser les retraites pour suivre l'inflation et protéger le pouvoir d'achat des 17 millions de retraités qui ont travaillé toute leur vie et méritent un revenu décent".
Elle s'engage également à enfin mettre en œuvre la réforme des retraites des exploitants agricoles (instauration du calcul sur la base 25 meilleures années, comme pour les salariés).