En matière d'immigration, thème majeur pour le Rassemblement national, le parti à la flamme propose plusieurs mesures pour durcir les droits des étrangers s'il accède au pouvoir après les législatives alors que le Front populaire promet au contraire d'abroger la dernière loi immigration. Tour d'horizon des propositions des trois principaux blocs en lice au deuxième tour, dimanche.
Le RN promet une "loi d'urgence"
L'immigration est le thème central du Rassemblement national qui veut lui consacrer une "loi d'urgence". Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella prétend restreindre le "droit du sol" - principe permettant à un enfant né en France de parents étrangers d'obtenir la nationalité à certaines conditions - ou encore réserver certaines aides sociales aux seuls Français et sous conditions.
Il dit également vouloir "empêcher" les binationaux d'occuper "des emplois extrêmement sensibles", par exemple faire en sorte que des binationaux russes ne puissent occuper des "postes de direction stratégique dans la défense". Le RN prône aussi l'instauration d'une "double frontière" en ouvrant "des négociations" avec les "partenaires" européens pour "réserver la libre-circulation Schengen aux seuls ressortissants européens". Il veut aussi, dans son programme, "renforcer les sanctions pour les employeurs de travailleurs clandestins".
L'Aide médicale d'Etat (AME), qui garantit aux étrangers en situation irrégulière depuis plus de trois mois en France la prise en charge gratuite de soins médicaux sous condition de ressources, est aussi dans son collimateur : le parti veut la remplacer par une aide d'urgence vitale plus restreinte.
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La majorité fidèle à sa loi immigration
Le parti présidentiel, qui a fait adopter au forceps en décembre une nouvelle loi immigration, votée par les députés RN mais qui avait suscité quelques troubles au sein de la majorité, indique dans son programme qu'il "continuera" à expulser "tout étranger délinquant ou radicalisé qui représente une menace à l'ordre public". "Toute délivrance d'une carte de séjour de longue durée sera conditionnée à la maîtrise du français et au respect des valeurs républicaines. Dans le cas contraire, les préfets pourront retirer le titre de séjour", indique-t-il également.
Le camp présidentiel espère aussi, grâce à la réforme européenne du droit d'asile, ouvrir des centres de rétention aux frontières extérieures de l'Europe pour examiner la situation des migrants avant qu'ils n'arrivent sur notre sol. Tout en assurant que l'objectif est de continuer "à accueillir des chercheurs de renom, des médecins, des étudiants à fort potentiel, tout comme les travailleurs qualifiés dont notre tissu économique a besoin".
La gauche pour un "accueil digne"
Le Nouveau Front populaire se distingue en promettant, en cas de succès aux législatives, d'abroger la loi immigration et il s'engage à "garantir l'accès à l'aide médicale d'État". S'engageant à "garantir un accueil digne", l'alliance des partis de gauche promet aussi de "garantir le droit du sol intégral pour les enfants nés en France et faciliter l'obtention de la nationalité française". Il propose également mettre en place une agence de sauvetage en mer et sur terre.
Le NFP prévoit en outre d'autoriser les demandeurs d'asile à travailler, "régulariser les travailleurs, étudiants, parents d'enfants scolarisés", "instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence" et enfin créer "un statut de déplacé climatique".