En cas d’arrivée à Matignon après les législatives anticipées, Jordan Bardella entend s’appuyer sur la Constitution pour appliquer son programme. Depuis la dissolution, le président du Rassemblement national a relu plusieurs fois la Constitution : si le président demeure le chef des armées, l’article 20 prévoit que le gouvernement "détermine et conduise la politique de la nation".
"J'assumerai ma responsabilité"
Le Premier ministre a donc, en théorie, toute la liberté d’appliquer sa politique. "Je n’entends pas être le collaborateur d’Emmanuel Macron. J’assumerai ma responsabilité, celle d’être un Premier ministre de cohabitation, respectueux, parce que c’est ma nature et mon éducation, de la fonction de président, des institutions, mais je serai intransigeant sur la politique pour laquelle nous aurons été élus, et sur les convictions qui sont les miennes", assure Jordan Bardella.
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Alors si dans les idées, tout oppose les deux hommes, leur relation, entamée en août 2023 lors des rencontres de Saint-Denis, est aussi faite de fascination réciproque. Le bras de fer politique pourrait toutefois bien avoir lieu, en particulier sur les mesures du Rassemblement national qui se heurtent aux traités européens.
Autre risque de frictions entre l’Élysée et Matignon : celui des nominations aux postes clés de l’État, les patrons de la gendarmerie ou du renseignement par exemple, mais aussi les directeurs d’entreprises publiques, comme la SNCF ou les Aéroports de Paris. La direction du RN reste malgré tout confiante sur les marges de manœuvre du Premier ministre, notamment par le recours à la voie réglementaire et aux circulaires.