C'était son testament politique, à seulement 27 ans. Mercredi, Marion Maréchal-Le Pen est venue soutenir publiquement son ami Gilbert Collard, qui brigue un deuxième mandat de député contrairement à elle, en partance du Front national pour une carrière dans le privé. "Je crois que ce soir [mercredi, NDLR], la boucle est bouclée, car j'ai été élue avec Gilbert. Je ne pouvais pas partir sans le soutenir", a-t-elle expliqué devant une salle surchauffée du Cailar, dans le Gard.
"Gilbert Collard est beaucoup plus jeune que vous ne l'imaginez". Pour Marion Maréchal-Le Pen, le départ de la vie politique raisonne comme un échec : la benjamine de l'Assemblée sortante n'a pas réussi à imposer au parti sa ligne libérale, identitaire et conservatrice. Pire : elle a été prise de court par l'influence de Florian Philippot, qui a su faire pencher la machine frontiste en faveur d'une sortie de l'euro.
Mercredi, dans le Gard, c'est en quelque sorte un passage de relais qui s'est opéré entre "Gilbert" et "Marion". "Au fond, il est beaucoup plus jeune que vous ne l'imaginez, parce que la jeunesse n'est pas un âge de la vie, mais un état d'esprit", s'est-elle adressée au public lors de son dernier meeting avant, peut-être, un retour à la politique dans quelques années.
Pas un mot pour Marine Le Pen. Dans cette 2ème circonscription du Gard, la moitié des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle ne se sont pas déplacés dimanche dernier pour le premier tour des législatives. "Au lieu de crier 'Gilbert', allez voter, bande de fainéants !" L'explication de cette abstention, selon l'avocat : la prestation de Marine Le Pen lors du débat de l'entre-deux-tours : "Au fond je n'ai pas supporté le débat, mais ce n'est pas une raison pour me laisser tomber !" Lors du meeting, ni lui ni Marion Maréchal-Le Pen n'ont d'ailleurs eu un mot pour la présidente du Front national.
Edouard Philippe vient soutenir la candidate REM jeudi. En s'affichant avec la députée sortante, Gilbert Collard espère remobiliser l'électorat frontiste en vue d'un second tour difficile, car lui et l'ex-torera Marie Sara (REM) sont au coude-à-coude avec 32,3% des suffrages rassemblés au premier tour. Mais à chacun ses soutiens de poids : jeudi, le Premier ministre en personne vient soutenir Marie Sara.