En recevant les chefs de partis à l’Elysée ce mardi et mercredi, Emmanuel Macron utilise une méthode qui a déjà fonctionné par le passé : montrer que l’heure est grave. La crise politique sans précédent nécessite de convoquer les forces vives de la Nation. Sauf que la situation politique est différente aujourd’hui : "C’est Emmanuel Macron et lui seul, qui est l’auteur et le responsable de cette situation cataclysmique", résume un ténor de la majorité.
Diviser pour mieux régner ?
Sa stratégie consiste à essayer de transférer son échec, son problème politique, dans les rangs des partis d’opposition. Pour créer des divisions, cette fois, dans le camp de ses adversaires. Ces derniers sont désormais divisés dans leur propre camp entre deux lignes. La première ligne est la suivante : faut-il être "responsable" et voter certains textes, comme le projet de loi de finances d’Emmanuel Macron ? Et une seconde ligne plus radicale : le blocage.
En renommant Elisabeth Borne, Emmanuel Macron a clairement envoyé le signal pour le moment, qu’il ne veut pas changer sa stratégie : l'attente du "pourrissement de la situation", comme le résume un proche du président. Emmanuel Macron espère que dans les prochains mois, les Français constatent que le pays est totalement bloqué et finissent par regretter leur vote pour finalement demander une dissolution de l’Assemblée nationale.
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Une stratégie du trou de souris qui ne fait pas consensus au sein même du gouvernement. Plusieurs ministres ne cachent pas en privé que face à une telle crise politique, seul un gouvernement d’union nationale peut permettre à Emmanuel Macron de s’en sortir et surtout, au pays d’être gouverné et donc d’avancer.