Les patrons du PS Olivier Faure et du PCF Fabien Roussel n'excluent pas de faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne mais attendent de voir le discours de politique générale de la Première ministre le 5 juillet, ont-ils expliqué mardi. "Je n'exclus pas (de voter la motion de censure que compte déposer LFI, NDLR). Je voudrais d'abord quand même qu'on sache ce que va dire Elisabeth Borne, et je voudrais pouvoir en discuter avec nos partenaires Insoumis, communistes, écologistes" de l'alliance de la gauche Nupes, a indiqué Olivier Faure sur franceinfo.
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Il a dit vouloir "discuter" de cette "proposition de LFI" pour voir "comment on peut l'articuler, l'intituler" et pour "comprendre" sa "motivation". "Mais ça me paraît assez logique qu'en début de quinquennat nous disions les uns et les autres où nous sommes, et nous sommes dans l'opposition", a souligné le premier secrétaire du PS et député de Seine-et-Marne.
"Beaucoup de colère et beaucoup d'attente de changement"
Pour le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, "il faut qu'Élisabeth Borne entende que dans la France aujourd'hui, il y a beaucoup de colère et beaucoup d'attente de changement, et si elle reste sur les discours que nous avons entendus pendant l'élection présidentielle, pendant les élections législatives, alors elle sera battue, parce que nous voterons contre les propositions qu'il y aura dans son discours de politique générale".
"Si dans le discours il n'y a rien pour le pouvoir d'achat des Français, s'il y a encore la retraite à 65 ans, nous voterons contre ce discours de politique générale", a insisté le député du Nord. "Mais elle a la possibilité de changer. Il n'y a pas de blocage forcément des institutions. Ils ont quand même deux oreilles, ils peuvent entendre, et de la gauche, et de la droite, ce qui se dit dans le pays", a-t-il souhaité.
Fabien Roussel a par ailleurs confirmé ne pas avoir été prévenu au préalable de l'intention de LFI de déposer une motion de censure contre Elisabeth Borne. Il estime qu'une telle motion ne sera pas nécessaire si la Première ministre demande la confiance par un vote à son discours de politique générale, ce qui n'est cependant pas obligatoire selon la Constitution (Michel Rocard ne l'avait pas fait en 1988, faute de disposer d'une majorité absolue).