Allons-nous vers une union de la gauche pour les élections législatives ? Si le suspense est toujours présent, les familles politiques négocient entre elles pour s'allier et tenter d'avoir une majorité le 19 juin au soir. Un premier accord a été acté entre la France insoumise (LFI) et Europe Écologie Les Verts (EELV) dans la nuit de dimanche à lundi pour les législatives. Mais les tractations sont toujours en cours du côté du Parti socialiste. Pour Pierre Jouvet, porte-parole et négociateur en chef du PS chargé de trouver un accord avec LFI, "il est tout à fait normal que Jean-Luc Mélenchon se retrouve Premier ministre" si la gauche l'emporte.
Quelle est la probabilité d'une entente ?
Une chose est sûre : les négociations entre LFI et le PS sont ardues. "Je souhaite qu'on crée une alternative dans ce pays, je souhaite venir le 19 juin au soir sur votre antenne et que nous constations ensemble que la gauche et les écologistes, que cette alliance politique que nous sommes en train d'essayer de construire et de constituer, a remporté les élections législatives", a-t-il lancé au micro de Sonia Mabrouk. "Ensuite, évidemment, le groupe qui sera le plus important à l'Assemblée nationale aura le poste de Premier ministre. Et comme Jean-Luc Mélenchon en est son leader, je pense qu'il est tout à fait normal qu'il se retrouve ensuite Premier ministre."
Mais les négociations ne sont pas aussi simples pour ces deux partis qui sont loin d'avoir la même vision sur plusieurs sujets tels que la sortie du nucléaire, la laïcité ou encore la question européenne. Pour autant, Pierre Jouvet se défend d'entrer dans un bloc d'extrême gauche si un accord est signé. "Je considère justement que ce serait toute la force et tout l'apport du Parti socialiste dans cette coalition, de faire un bloc central de gauche, progressiste et écologiste, ce n'est pas une question d'extrême", a répondu le maire de Saint-Vallier.
LFI, un parti trop radical ?
Dans ces négociations, certains craignent à l'image du maire socialiste du Mans, Stéphane Le Foll, que le PS se range derrière la radicalité de LFI. Une radicalité qui ne serait pas incompatible avec le Parti socialiste, se défend Pierre Jouvet. "Mais enfin, la radicalité, ce n'est pas ce qui a fait aussi les plus grandes heures du Parti socialiste ? La radicalité, ce n'est pas ce qui a amené, par exemple aujourd'hui, le Front populaire à faire les congés payés ? Ce n'est pas ça qui nous a amené à baisser le temps de travail ? Ce n'est pas ce qui nous a amené à faire l'abolition de la peine de mort ?" s'est-il exclamé sur Europe 1.