C’est une nouvelle étape dans la guerre qui oppose Marine Le Pen à son père depuis plus d’un an. Le fondateur du FN compte créer un parti politique pour investir ses propres candidats aux prochaines élections législatives. Ils feront face aux candidats investis par le Front national.
La vengeance des exclus. Jean-Marie Le Pen a préparé son offensive pendant l’été. Durant les trois semaines de vacances qu’il a passées dans les Alpes-Maritimes, "le Menhir" a rencontré les exclus du FN, tous ses vieux amis discrètement écartés du parti ces derniers mois, et prêts à se venger. Ils seraient déjà une soixantaine, principalement en PACA et en île de France, où Jean-Marie Le Pen entretient ses principaux réseaux. En tout, ce sont 60 circonscriptions où les candidats officiels du FN affronteraient des amis de l’ancien leader.
Un "Front National Libre". Cette bataille fratricide est prévue en juin prochain. D’ici là, Marine Le Pen essaiera-t-elle de calmer les ardeurs de son père ? Rien n’est moins sûr. Au siège du parti, on se moque ouvertement de ce projet, qui prend pourtant peu à peu forme. Selon des informations d'Europe 1, l’un des conseillers de Jean-Marie Le Pen vient de déposer officiellement deux nouvelles marques : "Front National Libre" et "Front National Français". Ce pourrait être le nom du futur parti qui portera ses candidatures.
L'appel du vieux leader. "J'avais indiqué il y a de nombreux mois que si le courant de valeurs nationales et patriotiques que j'ai incarné durant des décennies ne pouvait plus s'exprimer à l'intérieur du Front national, j'agirais à l'extérieur", a rappelé Jean-Marie Le Pen dans un "appel" publié jeudi sur son site internet. "J'invite tous ceux qui partagent mes idées pour la France et les Français dans la fidélité et dans la loyauté à se mettre en rapport avec moi", ajoute le père de Marine Le Pen, âgé de 88 ans. Il lance notamment un appel à adhérer, sur le site jeanneausecours.com, aux Comités Jeanne qu'il a fondés.
Objectif à terme : être présent dans 150 circonscriptions, mais sans toucher au Vaucluse, le département de sa petite-fille, Marion, qu’il avait déjà épargné au moment des régionales. "J'investirai des candidats aux élections législatives et ceci massivement, dans tout le pays, afin que la droite nationale sorte renforcée et rassemblée pour l'avenir, quel que soit le résultat de l'élection présidentielle", conclut l'ancien candidat à l'Elysée dans son communiqué.