Sa première interview télévisée depuis le second tour des élections législatives anticipées était très attendue. Deux semaines après le scrutin qui a donné une Assemblée nationale historiquement divisée en trois blocs principaux, le président Emmanuel Macron s'est exprimé mardi soir sur le contexte politique actuel et sur les JO, trois jours avant la cérémonie d'ouverture.
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Le chef de l'État a d'abord balayé d'un revers de la main la proposition du Nouveau Front populaire de nommer la haute fonctionnaire Lucie Castets à Matignon. "Le sujet n'est pas là, la question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager pour qu'un gouvernement, la France, puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays", a-t-il appuyé mardi soir sur France 2.
Pour Macron, personne n'a remporté les législatives
Il n'est donc pas question de nommer Lucie Castets au poste de Première ministre, même si le président reconnait la défaite de son camp aux législatives. "La majorité sortante a perdu cette élection", a-t-il souligné. "Vous reconnaissez la défaite ?", lui a demandé le journaliste Thomas Sotto. "Bien évidemment", lui a répondu Emmanuel Macron.
Toutefois, aux yeux du chef de l'État, personne n'a gagné. "L'enseignement, c'est que personne ne peut appliquer son programme", a-t-il convenu. "La responsabilité de ces partis, c'est de savoir faire des compromis, ce n'est pas un gros mot. Et de se dire comment on se met d'accord ensemble, sur des choses qui sont importantes et accessoires chez d'entre nous, de se dire on va essayer d'avancer", a-t-il poursuivi.
En attendant, le chef de l'État temporise. "Notre responsabilité, c'est que ces Jeux se passent bien. Donc, j'ai choisi la stabilité. Il est clair que jusqu'à la mi-août, nous ne sommes pas en situation de pouvoir changer les choses parce qu'on créerait un désordre", a-t-il estimé. Il n'y aura donc pas de nouveau Premier ministre avant le 11 août. Pour Emmanuel Macron, avant de lancer les JO, il s'agissait de décréter la "trêve olympique".