Le Parti socialiste est resté sonné après le premier tour des législatives. "C'est un recul sans précédent de la gauche", a reconnu son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, lui-même défait dans sa circonscription parisienne. Entre 15 et 40 sièges seulement seraient à la portée des socialistes, contre 289 dans l'Assemblée sortante. Mais la débâcle n'aura pas que des conséquences politiques, au siège du PS, on se prépare à des réductions drastiques d'effectifs.
Fin de règne. Derrière les lourdes grilles, du 10, rue de Solférino, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, c'est la déprime, la peur du lendemain avant même le second tour des législatives. Les CDD embauchés pour les campagnes présidentielle et législatives sont sur le départ, les autres – près de 120 permanents – attendent fébrilement un rendez-vous avec le trésorier du parti. Il aura lieu à la fin du mois, lorsque les dotations de l'Etat seront connues.
Un tiers du budget menacé. Actuellement, les députés PS rapportent plus de 15 millions d'euros au parti chaque année, soit environ un tiers du budget. Mais avec dix fois moins d'élus, les coupes risquent d'être sombres, comme l'explique la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann : "J'ose espérer que la solidarité de tous les socialistes saura fonctionner pour que les permanents du PS n'aient pas à payer les pots-cassés de la situation", alerte-t-elle.
"Nous ne sommes pas à la rue." Plan social, licenciement... les mots ne sont plus tabous dans la bouche des dirigeants du parti, pas plus qu'une éventuelle vente ou hypothèque du siège du PS, estimé à 650 millions d'euros par certains experts. Auprès d'Europe 1 cependant, Un cadre exclut l'hypothèse de la faillite, et tente de rassurer : "Nous avons un patrimoine immobilier, nous ne sommes pas à la rue. Contrairement aux Républicains, le PS n'a aucune dette."