Le Front national a investi pour les législatives un candidat dans la 8e circonscription de l'Essonne face à Nicolas Dupont-Aignan (DLF), actuel député de la circonscription candidat à sa réélection, a annoncé le FN lundi en dévoilant une liste de ses candidats.
"Il ne s'agit pas d'être contre Nicolas Dupont-Aignan, mais d'être présent dans la totalité des 577 circonscriptions", a justifié Nicolas Bay, directeur de la campagne des législatives, lors d'une conférence de presse au siège du parti à Nanterre.
Un accord d'entre-deux-tours. Debout la France et le Front national avaient formé une "alliance patriote et républicaine" entre les deux tours de la présidentielle. En cas de victoire de Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan aurait été nommé Premier ministre. Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen avaient, dans les grandes lignes, acté un accord futur pour les législatives, qui prévoyait 50 candidats DLF soutenus par le FN et 50 FN soutenus par DLF.
Le 2 mai, Marine Le Pen avait dit qu'un tel accord était "sur la table". "L'idée, c'est de construire une majorité présidentielle et il faut être capable de faire de la place à tous les patriotes souhaitant nous rejoindre dans ce combat pour constituer précisément cette majorité", avait-elle commenté.
Des candidats FN réinvestis. Les responsables locaux du FN avaient ensuite été sollicités pour désinvestir une cinquantaine de candidats, afin qu'ils laissent la place à des candidats du parti de Nicolas Dupont-Aignan, fracturé depuis cet accord avec Marine Le Pen. Mais le Front national a annoncé à ses cadres samedi, via un mail interne consulté par l'AFP, qu'il réinvestirait tous ses candidats aux législatives dont la candidature avait été "suspendue".
L'option d'un rassemblement au second tour pas exclu. "La logique du respect de la particularité de chaque mouvement nous conduit aux législatives à avoir des candidats présentés par Debout la France et par le FN dans la plupart des circonscriptions", a expliqué lundi Nicolas Bay. Cela "n'empêchera pas un rassemblement au second tour pour faire gagner les patriotes et battre autant que possible l'hypothétique future majorité d'Emmanuel Macron" a-t-il dit, jugeant aussi qu'un éventuel groupe commun à l'Assemblée nationale "peut faire partie des hypothèses".
Nicolas Dupont-Aignan a de son côté confirmé lundi matin que son mouvement présenterait des candidats "partout en France" et que l'accord initial n'était "plus le cas". "Le Front national ne peut pas avoir le monopole de l'opposition", a-t-il ajouté.