Après Benoît Hamon, c'est au tour de Matthias Fekl de s'en prendre à Manuel Valls. L'ancien Premier ministre de François Hollande sera opposé à Farida Amrani, candidate de La France insoumise, lors du second tour des élections législatives dans la première circonscription de l'Essonne. Cette dernière a reçu le soutien "sans hésiter" de Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à la présidentielle. Si Matthias Fekl n'est pas allé jusqu'à lui apporter son soutien, il n'a pas non plus volé au secours de Valls.
"Je pense que j'aurais voté blanc dans cette circonscription, parce qu'il n'y a pas de candidat qui corresponde à ce que je crois", a déclaré l'ancien ministre de l'Intérieur sur CNews. "Beaucoup de choses n'ont pas été très morales dans cette élection... le fait que Manuel Valls s'engage à soutenir le candidat issu de la primaire qui a mobilisé deux millions de personnes, qu'ensuite il fasse le contraire, l'idée que maintenant il se présente purement et simplement En Marche dans la majorité présidentielle", a-t-il justifié.
"La fin d'un cycle." "On voit bien qu'on est à la fin d'un cycle, et par conséquent à l'ouverture d'un nouveau cycle", a poursuivi Fekl, qui a été battu dès le premier tour des législatives dans le Lot-et-Garonne. L'ancien ministre, qui s'apprête à reprendre ses cours à Sciences Po, veut oeuvrer à la "reconstruction" du PS en menant un "travail de fond", via notamment son mouvement Movida (Mouvement pour la vie des idées et des alternatives). Il appelle également à la tenue de grandes "assises de la gauche".
"Tout repartira des idées, du travail sur les idées, il faut recréer un projet, recréer le lien avec les syndicalistes, les intellectuels, la vraie vie des Français", a-t-il souligné.
Invité de la même chaîne mercredi soir, M. Fekl s'était prononcé pour un changement à la tête du Parti socialiste. "Je pense que cela va se faire assez naturellement", avait-il dit, interrogé sur le départ du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. "Je pense que toute une génération qui est là depuis trente ou quarante ans va maintenant être amenée à faire autre chose, et que si ce n'est pas le cas, la nouvelle génération créera d'autres lieux, d'autres endroits pour s'engager", a complété l'ancien ministre, âgé de 39 ans.