En pleine campagne des élections législatives, certains électeurs doivent s'arracher les cheveux, et notamment dans la première circonscription de l'Essonne, où Manuel Valls est arrivé en tête (25,5%) face à Farida Amrani, la candidate de la France insoumise (17,6%). Le socialiste Benoît Hamon, rival de l'ancien Premier ministre à la primaire de la gauche, appelle à voter pour cette dernière. Manuel Valls, de son côté, reçoit des soutiens venus de la droite, comme celui, plutôt encombrant, de Serge Dassault.
"Ça a toujours été un très bon député". La stratégie de Manuel Valls a bien fonctionné au premier tour : une campagne sans caméras ni micros pour privilégier le contact avec les habitants. Aux alentours de sa permanence de Corbeil-Essonnes, certains apprécient. "Valls, on l'a toujours vu. Il a toujours été là. Moi, j'ai voté pour lui. J'espère qu'il va être élu, ça a toujours été un très bon député et il continuera de l'être", assure un passant.
Un soutien gênant. Mais le soutien du sénateur LR Serge Dassault, un temps son rival, et qui souhaite désormais faire barrage à la France insoumise, pourrait aussi renforcer les rancœurs de certains électeurs de gauche. "Je n'ai jamais voté communiste de ma vie, et je voterai pour la première fois France insoumise, juste pour faire barrage à Valls", avoue une électrice. "Quand on est pour le PS, on reste au PS. Il y a un manque d'honnêteté de sa part", s'emporte un autre.
Les voix des abstentionnistes. Ce front anti-Valls rallie même Benoît Hamon qui s'est tourné vers l'insoumise Farida Amrani. Un soutien dont se félicite la candidate mélenchoniste : "Il répond au rassemblement, j'en suis très contente. Et surtout, il met en avant le fait que la candidature de gauche sur la circonscription, c'est la mienne. Il n'a jamais été de gauche Valls !" Néanmoins, avec huit points de retard, Farida Amrani compte plus sur un sursaut des abstentionnistes que sur les socialistes pour tenter de déboulonner l'ex-chef du gouvernement.