Marine Le Pen, qui avait décidé de boycotter un débat organisé mercredi par France 3 Hauts-de-France sur l'élection législative à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, y a finalement participé, tandis que La France insoumise, pas invitée, a protesté contre son exclusion. Ce débat télévisé, pré-enregistré et diffusé à 18h05, a finalement mis aux prises six des 13 candidats de la 11e circonscription du Pas-de-Calais : PS, LR-UDI, PCF, REM, EELV et FN.
"Uniquement des gens de gauche". Marine Le Pen, qui avait boycotté le mois dernier un débat mis sur pied par la chaîne de TV locale WEO (du groupe La Voix du Nord) avec des candidats de cette circonscription, avait dans un premier temps fait savoir qu'elle ne serait pas présente au débat, a indiqué le rédacteur en chef Antoine Armand. Les proches de la candidate frontiste avaient "notamment" invoqué l'invitation au débat de l'écologiste Marine Tondelier "qui ne représente selon eux que 2%" de l'électorat, a précisé ce responsable. Cette conseillère municipale est l'une des rares figures de l'opposition à la municipalité FN à Hénin-Beaumont, et auteure d'un ouvrage tout récent intitulé Nouvelles du Front.
Mais, finalement, "Marine Le Pen est arrivée sans prévenir au moment du maquillage, et on l'a évidemment laissée prendre place sur le plateau", a raconté Antoine Armand. Dans l'entourage de la candidate, on rapporte que "le FN a refusé un premier casting avec uniquement des gens de gauche". "Ce (mercredi) matin quand on a appris que tout le monde était invité, on s'est évidemment présentés en regrettant simplement que le candidat LFI ne soit pas là", a ajouté cette source. Les cinq premières minutes du débat ont vu chacun des candidats invités regretter ce choix de France 3, la candidate LR-UDI, Alexandrine Pintus, décidant même de quitter définitivement le plateau, a relaté Antoine Armand.
LFI "ostracisée". De son côté, le candidat LFI dans cette circonscription, Jean-Pierre Carpentier, a annoncé que l'équipe nationale du mouvement de Jean-Luc Mélenchon allait saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel en raison du refus de France 3 Hauts-de-France de l'inviter au débat. "Je ne comprends pas cet ostracisme. Nous avons insisté pour que France 3 revoie sa position. Sans succès", a déclaré Jean-Pierre Carpentier. Le candidat mélenchoniste s'appuie notamment sur un sondage Ifop-Fiducial/La Voix du Nord/Sud Radio qui le crédite de 43,5% d'intentions de vote alors que le PCF, invité au débat, n'obtiendrait que 4%.
Pour France 3, Antoine Armand a entre autres argué de "l'implantation historique du PCF dans l'ex-bassin minier" et de l'organisation, dans la foulée de celui consacré à la 11e circonscription, d'un débat sur la 1ère circonscription du Nord, à Lille, en présence cette fois du candidat de La France insoumise. En outre, la loi préserve "une certaine liberté éditoriale" aux médias organisateurs de débats, a-t-il dit.