Les frondeurs du Parti socialiste ont décidé mercredi tout faire pour réunir le nombre de voix nécessaire au dépôt d'une motion de censure de gauche contre le gouvernement et le projet de loi Travail mais ont exclu de voter la motion de la droite. "Nous recherchons toutes les possibilités pour déposer une motion de censure des gauches et des écologistes", a dit leur chef de file, Christian Paul, à l'issue d'une réunion des contestataires peu avant l'heure-limite (16H35) pour le dépôt de ce texte qui serait mis aux voix jeudi. Ces propos signifient toutefois que le compte n'y est pas encore, les signatures de 58 députés étant requises.
Les frondeurs exclus du PS en cas de dépôt de motion de censure. Selon des parlementaires, ce seuil ne pourra pas être atteint. Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a annoncé que ceux qui voteraient une motion de censure seraient exclus du groupe et du Parti socialiste. Christian Paul a dénoncé "la violence démocratique qui s'est exercée hier avec le recours à l'article 49-3 (et) la violence que représente pour les salariés français la perspective d'une loi de travail qui affaiblirait les protections dont ils disposent depuis des années grâce au Code du travail". Le chef de file du groupe Front de Gauche, le député communiste André Chassaigne, et l'écologiste Noël Mamère ont déclaré hier que leurs amis politiques réfléchissaient à une motion de censure de gauche avec des élus socialistes.
Les frondeurs ne voteront pas la motion de censure de la droite. A droite, le groupe Les Républicains en association et celui de l'UDI (centriste) ont déposé leur propre motion de censure, qui sera soumise jeudi au vote. Christian Paul a cependant exclu que les frondeurs votent la motion de la droite. "Ce serait une sorte de confusion de joindre nos voix à celles des groupes de la droite parce que nous avons parfaitement conscience que les programmes qui se préparent à droite en ce moment rêvent de faire encore plus mal que la loi travail", a expliqué Christian Paul.