C’est presque la moitié, 12 des 26 nouveaux ministres nommés au nouveau gouvernement ce vendredi viennent de la gauche. Avec la nomination d'Élisabeth Borne, le président de la République veut rassurer son aile gauche, délaissée lors de premier quinquennat. C’est un double signal fort, car le président s’adresse également à l’électorat féminin et féministe, qui attend depuis 31 ans une femme à Matignon. Chargé de la planification environnementale, la Première ministre doit séduire cet électorat de gauche, tenté par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES).
Tout comme le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye est lui aussi en mission dans ces législatives. Sa nomination est la seule largement saluée par toute la gauche, jusqu’à Jean-Luc Mélenchon. Ce chercheur décolonial et historien spécialiste des minorités est le symbole de cette rupture avec l’ancien ministre "anti-woke" Jean-Michel Blanquer.
Emmanuel Macron ratisse à gauche
Enfin, pour convaincre les derniers réticents sur ce changement de cap, le président s’est appliqué à donner les ministères sociaux à des ministres de gauche comme la Santé pour Brigitte Bourguignon ou la Culture pour Rima Abdul-Malak. En somme, l’intention d’Emmanuel Macron est claire : élargir vers la gauche, pour couper l’herbe sous le pied du leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.