La CFDT Emploi a qualifié vendredi d'"intolérables" les récents propos de Laurent Wauquiez affirmant que les agents de Pôle Emploi recommandaient aux chômeurs de "profiter de la vie" au lieu de chercher un travail. "Ces propos sont intolérables et sont une montagne de contre-vérités !", dit la CFDT Emploi dans un communiqué. La CFDT est la première organisation syndicale chez Pôle Emploi.
"Profitez un peu de la vie". L'ancien secrétaire d'État à l'Emploi Laurent Wauquiez, favori pour la présidence du parti Les Républicains, a déclaré lors d'un meeting dans les Alpes-Maritimes : "J'ai vu ces situations qui nous révoltent où un demandeur d'emploi pousse la porte de Pôle Emploi pour trouver un emploi et on lui répond : 'Vous avez deux ans d'assistance chômage, ne vous pressez pas, profitez un peu de la vie'".
Le personnel de Pôle Emploi "stigmatisé". "NON M. Wauquiez : les conseiller(e)s Pole Emploi n'incitent évidemment personne à profiter de ses allocations. Chaque jour, plus de 30.000 conseillers font leur possible à Pôle Emploi pour accueillir, indemniser, accompagner, orienter plus de 6 millions de demandeurs d'emploi", affirme la CFDT. "C'était pourtant vous qui, deux ans après la création de Pôle Emploi, vous félicitiez : 'Un an et demi après sa création, deux tiers des demandeurs d'emploi valident Pôle emploi, estimant que c'est plus simple et plus rapide qu'avant'", dit la CFDT. "La stigmatisation du personnel de Pôle Emploi : ça suffit !", ajoute le syndicat, critiquant les "dérives politiciennes les plus abjectes".
Des attaques répétées contre une oisiveté supposée. Au moment où l'exécutif projette de réformer l'assurance-chômage et que la question du contrôle des chômeurs revient au premier plan, plusieurs déclarations ont fait polémique ces derniers jours.
Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a récemment déclaré que l'universalité des allocations chômage impliquait "des droits et des devoirs". "C'est une forme de liberté, mais de liberté pour aller vers quelque chose. La liberté, ce n'est pas de se dire que finalement je vais bénéficier des allocations chômage pour partir deux ans en vacances", a-t-il dit.
Le patron du Medef, Pierre Gattaz, a estimé lui qu'il fallait mieux contrôler les chômeurs dans leur recherche d'emploi et évoqué lors d'une conférence de presse l'hypothèse d'un "contrôle journalier". Invité quelques heures plus tard à repréciser ce qu'il entendait avec l'expression "contrôle journalier" sur le perron de Matignon, Pierre Gattaz a répondu qu'il pouvait s'agir "d'un contrôle journalier ou hebdomadaire". Il s'était défendu le lendemain de "mépriser" les chômeurs.