Division à tous les étages. Deux jours après la défaite, le parti Les Républicains semble être dans le flou le plus total sur la conduite à tenir par rapport au second tour, et sur la ligne à adopter pour les législatives.
"Il ne faut pas finasser". Sur la consigne de vote pour le second tour, la ligne officielle adoptée par le parti - "faire battre Le Pen" sans appeler à voter Macron - ne satisfait pas tout le monde. Certains sarkozystes auraient voulu franchir le pas, à l'image de Christian Estrosi. Les juppéistes, eux, le font clairement, à commencer par Alain Juppé lui-même. Le maire de Bordeaux l'a redit devant ses soutiens, mardi soir à Paris. "Il ne faut pas finasser. Quand on veut battre quelqu’un, il n’y a pas trente-six solutions, il faut voter pour son adversaire. C’est la raison pour laquelle j’ai dit que je voterai Macron et que j’ai appelé tous les Français de bon sens à voter Macron".
"Respecter toutes les sensibilités". Quant à la campagne pour les législatives, elle fait déjà l'objet d'une passe d'armes. Mardi les Sarkozystes ont semblé acter un organigramme pour remettre le parti en ordre de bataille avec les leurs aux manettes : François Baroin mènerait la campagne, Laurent Wauquiez prendrait la présidence, Eric Woerth serait chargé de réécrire le programme. Mais les juppéistes, comme Valérie Pécresse, refusent d'être mis devant le fait accompli. "Il faut jouer en équipe et avoir un esprit collectif, respecter toutes les sensibilités. Pour ces législatives, nos idées peuvent encore gagner".
Le projet de François Fillon détricoté. Et pour espérer un succès au mois de juin, le programme du parti devrait être adouci par rapport à la présidentielle : abandon de la hausse de la TVA, pas d'objectif chiffré de 500.000 suppressions de postes de fonctionnaires, et un retour de la défiscalisation des heures supplémentaires. Bref, comme si la solution choisie était de refermer au plus vite la parenthèse Fillon.