Après le congrès, le remaniement. Trois jours après avoir porté Les Républicains sur les fonts baptismaux, Nicolas Sarkozy a opéré, mardi, des changements au sein de la direction du mouvement. Un cas était particulièrement attendu, celui de Nathalie Kosciusko-Morizet, en froid avec le patron, avec qui elle avait rendez-vous dans la matinée. Mais l'ambitieuse conseillère de Paris conserve finalement son poste de vice-présidente déléguée et numéro deux.
NKM "envisage clairement d'être candidate à la primaire". Nathalie Kosciusko-Morizet ne s'occupera toutefois plus de définir la ligne politique du parti. Elle devrait plutôt se concentrer sur les régionales de décembre, selon Les Républicains. "J'ai moi-même demandé à être déchargée du projet dans la mesure où j'envisage clairement d'être candidate à la primaire" pour 2017, a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet. En précisant : "Nicolas Sarkozy a accepté le principe de cette possible candidature". NKM assure d'ailleurs qu'elle a obtenu de conserver sa "liberté de parole pour continuer de défendre (sa) ligne politique".
Quand elle a été nommée au poste de vice-présidente déléguée de l'UMP, en décembre dernier, NKM avait fait savoir, via son entourage, qu'elle conserverait une "totale liberté de parole sur tous les sujets, à tout moment." Depuis six mois, elle en a usé. Et un peu abusé, selon Nicolas Sarkozy. "Il trouve qu’elle joue trop perso", résume un proche du patron. Sur l'islam, les menus de substitution à la cantine ou encore les baisses d'impôts, elle a pris ses distances. Mais Nicolas Sarkozy l'adore, et a finalement décidé de la conserver dans son dispositif, au côté de son meilleur ennemi, Laurent Wauquiez, qui reste secrétaire général.
Woerth, la nouvelle star. Autre nomination, celle d'Eric Woerth au poste de délégué général au projet. Depuis qu'il a été blanchi dans l'affaire Bettencourt, la semaine dernière, l'ancien ministre du Budget est de retour en cour au sein de sa famille politique. Lors du congrès, il a ainsi été parmi les plus applaudis, lui l'ostracisé d'hier, qui a dû attendre le retour aux affaires de Nicolas Sarkozy pour (re)trouver une place au sein de la direction.
"Nous avons besoin de mettre un coup d'accélérateur sur le projet, précieux d'enrichir l'équipe avec @ericwoerth" @LCI#lesRépublicains
— Bernard Accoyer (@BernardAccoyer) 2 Juin 2015
Deux femmes mises en avant. Pour le reste, peu de surprises. Brice Hortefeux, très proche de Nicolas Sarkozy, et Luc Chatel, qui a toute la confiance du patron, resteront ses conseillers politiques. Sébastien Huygue conserve lui aussi son poste de porte-parole. Il sera accompagné de Lydia Guiroux, transfuge de l'UDI. On note également la promotion de la filloniste Isabelle Le Callennec (photo), qui passe de porte-parole à déléguée générale adjointe au projet. "Elle n'a pas fait une seule faute", glisse Nicolas Sarkozy en petit comité.