Jérôme Chartier, proche de François Fillon, a tenté lundi sur France Inter de rassurer en expliquant que les "petits risques" seraient toujours pris en charge par la sécurité sociale, mais que "ça dépendrait de quel rhume".
"La situation n'est plus tenable". Le projet du candidat de la droite à la présidentielle en matière d'assurance maladie, qui prévoit de réserver les remboursements aux seules maladies graves et chroniques, suscite l'inquiétude, y compris dans son propre camp. "La sécurité sociale est en déficit, la situation n'est plus tenable", a fait valoir le député du Val d'Oise sur France Inter. "Les complémentaires santé complètent le remboursement, cette part-là doit être régulée", a-t-il expliqué. Selon lui, "le principe de la sécurité sociale, c'est une sécurité sociale qui protège véritablement tous les Français".
"Entrer dans le détail". La prise en charge des rhumes sera-t-elle toujours remboursée ? "Le rhume, ça dépend de quel rhume. Il faut entrer dans le détail", a répondu ce proche de François Fillon. "C'est comme ce qu'on appelle la médecine de confort, c'est quelque chose qui n'est pas défini dans le code de la Sécurité sociale", a-t-il ajouté. "Je ne suis pas médecin, je ne suis pas capable de vous le dire, c'est le médecin qui pourra le dire, un rhume si ça tourne mal, ça peut devenir beaucoup plus qu'un rhume, c'est le médecin qui va le déterminer", a expliqué Jérôme Chartier.
Touraine ironise. La ministre de la Santé Marisol Touraine a réagi sur Twitter à cette interview : "J. Chartier annonce qu'avec Fillon, seuls certains rhumes seront remboursés. Il veut indexer le remboursement sur le degré d'éternuement", a-t-elle ironisé.
J Chartier annonce qu'avec #Fillon, seuls certains rhumes seront remboursés. Il veut indexer le remboursement sur le degré d'éternuement ?
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 12 décembre 2016
"La santé, c'est compliqué". "Ce n'est pas le travail du politique de savoir ce qui est grave et pas grave", a aussi indiqué Jérôme Chartier. "La santé, c'est quelque chose d'extrêmement compliqué en France, il y a plusieurs types de complémentaires (mutuelles, assurances privées, ndlr), c'est la raison pour laquelle je m'en tiens aux grands principes", a-t-il dit. "On ne peut pas continuer avec une sécurité sociale en déficit comme aujourd'hui, il y a des soins mal remboursés, comme les soins dentaires", a conclu Jérôme Chartier. Dimanche, le député de l'Oise Eric Woerth avait estimé que la distinction entre "petits" et "gros" risques, établie par François Fillon durant la campagne de la primaire de la droite, n'était "pas la bonne mesure".