Éric Zemmour joue la montre. Alors que le polémiste de la droite de la droite serait en position de se qualifier pour le second tour de la prochaine élection présidentielle, celui-ci laisse toujours planer le doute quant à sa participation au scrutin. "Je ne sais pas si l'heure est proche (d'annoncer sa candidature, ndlr), mais je le vis très bien", avoue Éric Zemmour, "ravi" de ses scores dans les différentes études d'opinion. "Je suis très heureux que mes idées et mes convictions aient un tel écho dans le pays", se félicite-t-il sur Europe 1 et CNews.
Mais le polémiste tient à tempérer son envol : "Il faut savoir raison garder. J'ai dépassé Marine Le Pen, Xavier Bertrand. Je n'ai pas dépassé le général de Gaulle", assène-t-il sur le plateau de Punchline.
"Cela traduit le fond de mes idées et de mon discours"
Éric Zemmour souhaite donc être "mesuré". Le polémiste savoure tout de même cette "bulle sondagière" qui fait parler de lui dans la campagne présidentielle. "Il y a beaucoup de gens qui aimeraient bien" que cette bulle éclate, se réjouit l'essayiste.
"C'est très intéressant pour la sociologie des soutiens", complète le polémiste, avant d'ajouter : "Ce que cela traduit, c'est le fond de mes idées et de mon discours". Le polémiste de droite se félicite que des candidats à l'élection présidentielle, comme Valérie Pécresse, Marine Le Pen ou Michel Barnier, parlent davantage d'immigration. "Au moins, et j'en suis heureux parce qu'il en vient de la survie de la France, j'ai imposé ce thème-là dans la présidentielle, ce qui n'avait jamais été fait avant", formule Éric Zemmour.
Zemmour se gargarise d'une "progression incessante"
Si le polémiste n'annonce pas encore sa candidature, ce n'est pas parce que cela risquerait de casser sa dynamique. L'essayiste réfléchit à tout ce qu'implique une telle candidature : "Il faut choisir le bon moment, être sûr de ma décision. Il faut être sûr que je peux y aller comme ça, qu'il y a des éléments matériels qui accompagnent ce genre d'aventure : financement, parrainage, etc."
Pour lui, il s'agirait d'une première campagne politique, et cela pèse dans la balance. "Comme je suis un nouveau venu dans cette affaire, que mon identité ne se définit pas par candidat à la présidentielle comme d'autres, je découvre au fur et à mesure et j'observe. Je me dis 'Bon, est-ce que je peux y aller ?'", raconte Éric Zemmour, qui souligne sa "progression incessante" dans les études d'opinion depuis un mois. "Ces sondages m'encouragent plutôt, je vous l'accorde", confie le polémiste classé à la droite de la droite.
L'élection présidentielle, c'est parler du "destin de la France"
Si Éric Zemmour se porte candidat à l'élection présidentielle, il devra formuler un programme et des propositions. Il évoque le parcours d'Emmanuel Macron, son "anti-modèle", qui avait créé un mouvement un an avant de briguer la présidence de la République. L'essayiste met en avant l'importance de la mission du président, au-dessus de celle d'un Premier ministre. "L'enjeu de l'élection présidentielle, c'est la France. Oui, je pose des diagnostics. Oui, je ne veux pas me perdre dans des propositions même si j'en donne beaucoup", élude le polémiste de droite.
Pour l'essayiste, la campagne présidentielle n'est pas le lieu pour débattre des propositions des candidats, mais plutôt de l'avenir de la France. "Le niveau de l'élection, c'est le destin de la France. (…) Le général de Gaulle a voulu une monarchie républicaine pour qu'on puisse passer par-dessus les partis, la rencontre d'un homme et du peuple selon la célèbre formule", précise-t-il. Pour Éric Zemmour, "le moment n'est pas encore venu" d'avancer telle ou telle mesure. "Je pense que la France est en danger de mort, sa civilisation, sa culture, son peuple… C'est cela, le niveau de la présidentielle", insiste l'essayiste de la droite de la droite.