Sur le plan juridique, c'est une victoire pour l'exécutif. Ce vendredi en fin d'après-midi, le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l'âge légal de départ à 64 ans qui cristallise les tensions. Une décision qui peut être vue comme un soulagement pour le président Emmanuel Macron qui évite l'affront d'un retoquage sur la mesure phare de la réforme. Un symbole fort, d'autant que, juridiquement, aucun recours n'est possible.
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Sur le plan politique, en revanche, il semble plus juste de parler de victoire en demi-teinte. Si Emmanuel Macron a pu aller au bout de sa réforme, bien que partiellement validée, cette décision des Sages ne règle en rien la situation institutionnelle du pays. Car la réforme des retraites a littéralement atomisé le paysage politique français et créé de profondes tensions sociales. Jusqu'à conduire au blocage de son gouvernement.
Une décision qui ne devrait pas apaiser les tensions
De ce point de vue, à court terme, il n’y aura pas d’avant ni d’après "décision du Conseil constitutionnel". L'impasse demeure dans la mesure où le président n'a pas plus de députés et n'a donc toujours pas de majorité absolue à l'Assemblée.
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Il serait alors illusoire de penser que cette décision du Conseil constitutionnel apaisera les tensions. Ce soir, la gauche crie au déni de démocratie et place tous ses espoirs dans l’examen, par le Conseil constitutionnel, d’un deuxième référendum d’initiative partagée dans les prochaines semaines. De son côté, le RN donne rendez-vous dans les urnes à la prochaine présidentielle.
L'intersyndicale refuse toute réunion avec l'exécutif avant le 1er mai
Dans le même temps, Emmanuel Macron ne fait pas mystère de sa volonté de promulguer la loi au plus vite, dans les prochains jours. Mais sa détermination à ne rien lâcher risque de se heurter à la fronde des syndicats. Ces derniers ont décliné la proposition du président qui souhaitait les recevoir mardi prochain. Par la voix de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, l'intersyndicale s'est dit opposée à toute réunion avant le 1er mai. Les syndicats veulent rappeler au chef de l'État qu'il faut être deux pour danser le tango. Une manière de monter que, sans le retrait de la loi, Emmanuel Macron continuera de danser seul.