L'ex-secrétaire d'Etat écologiste Jean-Vincent Placé a été mis en examen mardi soir pour "agressions sexuelles" et "harcèlement sexuel" à l'issue de 24 heures de garde à vue, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Selon cette source judiciaire, "Jean-Vincent Placé a été mis en examen des chefs d'agression sexuelle par personne abusant de l'autorité conférée par sa fonction, agression sexuelle, et harcèlement sexuel par une personne abusant de l'autorité conférée par sa fonction ", et placé sous contrôle judiciaire. Une source proche du dossier a indiqué que cette mise en examen concernait des faits dénoncés par deux plaignantes.
De même source, son contrôle judiciaire lui interdit d'entrer en contact avec les plaignantes et lui impose un cautionnement. Une source proche du dossier a indiqué que cette mise en examen concernait des faits dénoncés par deux plaignantes, parmi lesquelles Audrey*, dont l'AFP avait révélé avec Mediapart la plainte en novembre. Les faits concernant une troisième plaignante seraient eux prescrits, selon la même source proche.
La plaignante entendue par les enquêteurs
L'ex-élu avait été placé en garde à vue lundi dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris après la plainte d'Audrey, qui l'avait suivi du Sénat au secrétariat d'Etat à la Réforme et à la Simplification.
Lors de sa garde à vue, il a été confronté à cette ex-collaboratrice, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier. Le parquet a ouvert ce mardi une information judiciaire. Audrey* avait déposé plainte en novembre 2021, accusant Jean-Vincent Placé, 54 ans, de faits de harcèlement sexuel entre 2012 et 2016.
Plusieurs accusations pour des faits similaires
Certains des faits qu'elle dénonçait s'apparentaient également à des agressions sexuelles: la collaboratrice l'accusait notamment de lui avoir "touché les fesses", en août 2015 à Lille, en marge du rassemblement estival d'Europe Ecologie les Verts (EELV).
En novembre, trois autres ex-collaboratrices d'élus ont raconté à l'AFP avoir également subi des gestes déplacés de l'ex-secrétaire d'Etat: la première, Julie*, "à l'arrière d'un taxi en 2011"; la seconde, Margaux*, "dans un restaurant en 2015" et au secrétariat d'Etat un an plus tard; la troisième, Eléonore*, dans la même discothèque de Lille en août 2015.
Son avocate, Me Lisa Janaszewicz, a indiqué mardi midi à l'AFP qu'elle n'avait "pas de déclaration à faire", et n'avait pas réagi mardi soir à l'annonce de la mise en examen.