Pas question de s'arrêter là. Invité de la matinale d'Europe 1 mercredi, le ministre délégué chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari répond au souhait du maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, de stopper le projet de ligne LGV entre sa ville et Toulouse. Pour le maire, ce projet "insensé" estimé à 15 milliards d'euros va détruire 5.000 hectares de terres agricoles et de forêts. Si Pierre Hurmic veut opter pour les trains du quotidien, Jean-Baptiste Djebbari met en avant le "report modal" des usagers de l'avion au profit du TGV. Les écologistes "n'aiment pas les symboles qui sont des identités positives pour le peuple français", lance le ministre sur Europe 1.
"Un sujet politique" pour Jean-Baptiste Djebbari
"Je constate que, comme d'autres maires écologistes, il n'aime pas le Tour de France, il n'aime pas les sapins de Noël, il n'aime pas le TGV", énumère-t-il. "Ça pose déjà un sujet politique", assure Jean-Baptiste Djebbari, qui rappelle que la préfecture girondine a bénéficié de la solidarité des Occitans, qui ont financé en partie le ligne Paris-Bordeaux. "Il y a toujours eu ce projet de prolonger la ligne (...). Donc, il faut qu'il nous explique comment il a pu bénéficier de l'argent des autres, et qu'aujourd'hui, il déclare cesser l'esprit de solidarité qui prévalait jusqu'alors", affirme le ministre en réponse à Pierre Hurmic.
Le ministre délégué chargé des Transports veut aussi intervenir sur "le fond des arguments". Jean-Baptiste Djebbari rejette l'affirmation, notamment de la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond'huy et du maire de Bordeaux, qui estime que la mise en place d'une ligne à grande vitesse n'entraîne pas un report des usagers de l'avion au train. "C'est faux", lâche. "On a mis en place en juillet 2017 la LGV entre Paris et Bordeaux. 60% des clients de l'avion se sont reportés sur le train pour faire le trajet. Sur tous ces sujets, ce qui est insensé, c'est l'incohérence de leur argumentation", conclut le ministre.