C'est donc vers un homme politique d'expérience qu'Emmanuel Macron s'est tourné pour relever des défis colossaux dans les prochains jours. Le chef de l'État a nommé ce jeudi Michel Barnier au poste de Premier ministre. L'ancien commissaire européen, au CV long comme le bras, a du pain sur la planche. Il faudra d'abord donner des gages au Rassemblement national pour éviter une censure immédiate, puis établir et faire voter un budget pour l'année prochaine, alors que les comptes publics sont dans le rouge.
Mais à l'Élysée, on est convaincu d'avoir misé sur l'homme de la situation. D'abord parce que Michel Barnier est réputé pour être "l'homme des compromis", comme le surnomment ses proches. Comme entre 2016 et 2020 lorsqu'il fut en charge de négocier le Brexit pour l'Union européenne. Un atout qui lui sera d'une grande utilité dans les prochaines semaines pour éviter les motions de censure à l'Assemblée nationale.
Un programme de droite assumé
Sur le fond, Michel Barnier apporte avec lui un programme de droite assumé sur l'immigration, l'insécurité et le budget de l'État. Un moyen de s'assurer le soutien de Marine Le Pen qui a posé ses conditions : "La première, c'était d'avoir un Premier ministre respectueux des électeurs du Rassemblement national, qui considère que le Rassemblement national est le premier groupe à l'Assemblée nationale et qu'il doit être consulté, traité avec respect. Je pense que M. Barnier correspond à ce critère".
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Le nouveau Premier ministre doit néanmoins veiller à ne pas perdre le soutien du bloc central. Car Renaissance a fait savoir qu'aucun chèque en blanc ne serait signé. Ce jeu d'équilibriste s'incarnera forcément dans la composition du futur gouvernement.