La piste menant à ce que chaque Français paye l'impôt sur le revenu, évoquée par la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, n'est "pas à l'étude", a précisé dimanche l'entourage du Premier ministre Edouard Philippe. "C'est une idée qui revient souvent dans les débats et Jacqueline Gourault peut légitimement la restituer et la soutenir dans un moment où chacun est invité à faire des propositions. Mais la piste d'un impôt sur le revenu universel n'est pas à l'étude", a indiqué Matignon.
"Chacun pourrait payer l'impôt sur le revenu. Y compris les plus modestes". Jacqueline Gourault avait suggéré dans le Journal du dimanche qu'une telle mesure pourrait être une piste de sortie du grand débat national, censé répondre à la crise des "gilets jaunes". "Chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes, même de manière très symbolique, pour recréer le lien entre citoyen et impôt. Chacun pourrait payer l'impôt sur le revenu. Y compris les plus modestes, même un euro", avait indiqué la ministre, alors que l'impôt sur le revenu est aujourd'hui payé par moins d'un ménage français sur deux (43%).
Des critiques de l'opposition et de la majorité. Plusieurs élus de l'opposition et même de la majorité ont critiqué dimanche cette idée, évoquant une pensée économique "limitée" ou un concours d'"inventivité fiscale". Selon Matignon, "les Français payent déjà l'impôt dès le premier euro avec la CSG. Tous payent la TVA".
"Notre engagement, c'est bien de baisser les impôts". "Le Premier ministre a déjà dit qu'il fallait entendre le message des Français qui payent trop d'impôts. Notre engagement, c'est bien de les baisser et nous avons déjà engagé un grand nombre de décisions en ce sens", a-t-on ajouté dans l'entourage d'Edouard Philippe. Le sujet de la fiscalité est l'un des quatre thèmes du grand débat lancé par l'exécutif et la demande de plus de "justice fiscale" figure au coeur des revendications de nombreux "gilets jaunes".