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avec AFP // Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le président de la République a appelé vendredi à un "compromis intelligent" sur la loi immigration, "au service de l'intérêt général". Emmanuel Macron a précisé qu'il tirerait les "conséquences" du résultat des négociations avec l'opposition de droite au Parlement. "Ça a été un jeu d'obstruction et de refus de dialogue", a-t-il ajouté. 

Emmanuel Macron a appelé vendredi à un "compromis intelligent" sur la loi immigration "au service de l'intérêt général", précisant qu'il tirerait "les conséquences" du résultat des négociations en cours avec l'opposition de droite au Parlement.

"Je suis pour le résultat et le pragmatisme"

"Ce ne serait pas sérieux de traiter un texte sensible au 49.3 alors que les oppositions ont tout fait pour qu'il n'y ait pas de débat", a dit le chef de l'État depuis Bruxelles en référence à l'article de la Constitution permettant d'imposer un projet de loi sans vote, qu'il a utilisé pour les retraites, mais exclu pour l'immigration. Le gouvernement a essuyé lundi un lourd échec à l'Assemblée nationale quand les oppositions coalisées ont rejeté l'examen de son texte sur l'immigration avant même le début des débats. Emmanuel Macron a décidé de s'en remettre à une commission mixte paritaire qui réunira lundi des députés et des sénateurs de tous bords pour tenter de trouver un compromis, sur la base du texte adopté en première lecture par le Sénat, qui l'a nettement durci.

"Moi, je suis pour le résultat et le pragmatisme", a dit le président, sans entrer dans le détail de ses préférences en vue de la négociation serrée en cours avec le parti Les Républicains, sur fond de tensions au sein même du camp macroniste. "Notre pays a besoin d'améliorer ses règles pour mieux lutter contre l'immigration illégale, les trafiquants, contre ceux qui profitent de la misère du monde et qui affaiblissent notre système en mettant trop de pression sur lui."

Il a aussi étrillé publiquement, comme il l'avait déjà fait devant ses troupes, "l'immense responsabilité qu'ont prise deux forces historiques de gouvernement -- je dis historiques parce qu'elles ont décidé de ne plus l'être" notamment "en faisant le choix de voter avec La France insoumise et le Rassemblement national". Il visait les Républicains et le Parti socialiste. "Ça a été un jeu d'obstruction et de refus de dialogue que les Français ne peuvent pas comprendre. Moi, je ne comprends pas non plus. Parce qu'on peut être d'accord ou pas d'accord, mais je trouve que c'est bizarre de ne pas dialoguer", a insisté Emmanuel Macron.

Interrogé sur la responsabilité de sa Première ministre Elisabeth Borne et de son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, il a relevé que ce dernier n'avait "jamais ménagé sa peine" et que la cheffe du gouvernement avait "su engager des discussions avec sa majorité, mais aussi avec les forces d'opposition qui étaient prêtes à revenir pour trouver un dialogue et un compromis".