Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé mardi que "les conditions d'un accord se dessinent" à l'Assemblée nationale sur le projet de loi immigration, que le camp présidentiel tente de rééquilibrer, sans braquer la droite, après son durcissement au Sénat.
Un Sénat qui change d'avis ?
Le très sensible projet de loi immigration est examiné depuis lundi en commission des Lois, où le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin cherche la voie d'un compromis entre les députés LR les plus fermes et l'aile gauche de la majorité qui appelle à "l'humanisme".
"Le métal est en train de bouger", a affirmé Olivier Véran sur franceinfo, rappelant qu'"il y a quelques semaines, le Sénat disait 'jamais nous, Sénat de droite, ne voterons un texte qui irait vers la régularisation, même sous conditions, de travailleurs, même s'ils sont là depuis des années en France, même s'ils ont un boulot, même s'ils ne posent pas de problème, même s'ils sont intégrés'". "Et à la fin des fins, ils ont voté un texte qui dit à peu près ça", a-t-il observé, "pour nous, l'objectif, c'est de passer d'un texte qui dit à peu près ça à un texte qui dit ça".
Des députés LR "qui nous (font) la leçon", juge Véran
Interrogé sur la possibilité d'un référendum sur l'immigration, le porte-parole du gouvernement a critiqué le président des LR Éric Ciotti qui réclame une réforme constitutionnelle pour modifier le champ du référendum et l'ouvrir sur des questions sociétales de type immigration, et n'est pas venu à la rencontre convoquée par Emmanuel Macron à Saint-Denis le 17 novembre.
Les députés LR "qui ne sont pas venus, nous (font) la leçon en disant 'on veut un référendum': eh les amis, il fallait venir!". " Vous voyez la politique politicienne? Parfois, elle peut être mortifère pour ceux-là même qui la pratiquent", a-t-il tancé. Quant à la "gauche de gouvernement", il a estimé qu'elle avait "vocation à voter ce texte parce que leurs propres préfets leur disent (...) qu'ils ont besoin de ces outils".