L'Assemblée nationale a approuvé lundi la motion de rejet préalable au projet de loi immigration, par 270 votes pour et 265 votes contre. C'est un coup dur pour Gérald Darmanin, qui a défendu son projet de loi dans l'hémicycle. Face à Sonia Mabrouk sur Europe 1/CNews lundi matin, le ministre de l'Intérieur avait évoqué "un déni de démocratie" en cas d'adoption de la motion de rejet. Celle-ci entraîne l'interruption de l'examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.
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Ce que peut faire le gouvernement après la motion de rejet
Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner. "Tout ce que je souhaite c'est que le gouvernement poursuive, parce qu'il peut le faire, dans sa volonté d'apporter des réponses au problème de l'immigration", a réagi de son côté le président du groupe Horizons (parti d'Edouard Philippe) Laurent Marcangeli, membre de la majorité.
La gauche et le RN ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ce rejet est aussi un camouflet pour ce dernier, qui a fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l'Assemblée nationale, après son adoption au Sénat dans une version fortement durcie.
"Un désaveu extrêmement puissant", selon Marine Le Pen
Gérald "Darmanin a dompté les groupuscules macronistes. Mais pas l'Assemblée nationale. Ca sent le bout du chemin pour sa loi et donc pour lui", a jugé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter). "Nous avons protégé les Français d'un appel d'air migratoire", a estimé de son côté la présidente du groupe RN Marine Le Pen face aux journalistes. C'est "un désaveu extrêmement puissant", a encore estimé Marine Le Pen.
Si le soutien de la gauche à la motion de rejet était acquis, les LR et le RN ont fait planer le suspense tout au long de la journée. "Votre gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat", a lancé au ministre le patron du groupe LR Olivier Marleix. Au Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a estimé que Gérald Darmanin était "désavoué" et devait en "tirer les conclusions".