Un pan entier de la loi immigration ne verra finalement pas le jour. Ce jeudi, le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur le projet de loi validé par le Parlement. Les Sages ont décidé de censurer 32 articles, et d'en censurer trois autres partiellement, soit au total, près de 40% du texte. Dans le détail, le resserrement des critères de regroupement familial, le débat obligatoire chaque année pour instaurer des quotas migratoires ou encore la caution pour les étudiants étrangers, ont été supprimés. De quoi provoquer l'ire des Républicains et du Rassemblement national.
"Révision de la Constitution"
Désormais, pour la droite, une seule solution est avancée pour répondre aux attentes des Français face "à un coup d'État de droit", d'après les mots de Laurent Wauquiez : le référendum sur la question migratoire. "C'est au peuple français de trancher", estime le président de la région Auvergne Rhône-Alpes. Un discours partagé par François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes.
"Maintenant, il reste à continuer la bataille. Et cette bataille, nécessairement, impliquera une révision de la Constitution et un référendum pour que nous puissions sortir de ces blocages juridiques qui empêchent les Français d'exprimer leur volonté", assure le député européen au micro d'Europe 1.
Refus d'Emmanuel Macron
Même son de cloche au Rassemblement national. Pour le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, cette censure est la preuve opportune de l'échec du Gouvernement sur le sujet et de la nécessité de modifier la Constitution. "Marine Le Pen, à la présidentielle, avait dit que pour lutter contre la submersion migratoire, pour prendre les dispositions suffisantes, il fallait une réforme de la Constitution. L'interprétation du Conseil constitutionnel, même si je la respecte, n'a plus rien à voir avec les fondamentaux de la Cinquième République", conclut-il.
Reste que le chef de l'État a déjà fermé la porte à l'éventualité d'un référendum et que, par conséquent, avant la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron, aucune des solutions demandées par la droite ne devrait voir le jour.