Le Parlement a approuvé définitivement mardi la loi sur l'immigration, une victoire parlementaire pour Emmanuel Macron qui ouvre en même temps une profonde fracture au sein de sa majorité, dont une partie s'est détournée d'un texte soutenu à la dernière minute par le Rassemblement national.
Sur X, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est félicité de l'adoption d'un texte "fort et ferme", "sans les voix des (88) députés RN". "La majorité a fait bloc, la manœuvre du RN a échoué", a estimé de son côté la Première ministre Elisabeth Borne, semblant passer outre la défection de près du quart de ses députés. 59 députés de la majorité ont voté contre le texte ou se sont abstenus. L'exécutif ne fait également pas le plein de voix chez ses alliés du MoDem.
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Une division inédite
Signe du malaise, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a présenté mardi sa démission à la Première ministre, sans que l'on sache dans la nuit si elle avait été acceptée. En coulisses, l'ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Borne s'est vivement opposé au durcissement du projet de loi. D'autres ministres de l'aile gauche de la macronie pourraient aussi mettre leur départ dans la balance dans les heures qui viennent à l'instar de Clément Beaune, ministre des Transports, Patrice Vergriete, ministre du Logement, Roland Lescure, ministre de l'Industrie et Sylvie Retailleau, de l'Enseignement supérieur.
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La majorité risque donc une fracture inédite depuis l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017. Parmi les frondeurs, le patron de la commission, Sacha Houlié, qui présidait pourtant les travaux de la CMP, ayant accordé de multiples concessions à la droite. Si l'Élysée se félicite d'une victoire politique totale du président, en réalité, c'est peu dire que l'opération d'Emmanuel Macron aura été perdante. Des mois d'hésitations et de contretemps pour se faire tordre le bras par la droite et diviser son propre camp pour tenter de tourner la page de cette séquence. Le chef de l'État prendra la parole ce mercredi soir à la télévision.