Le recours au 49.3 "n'est pas un choix que nous privilégions" pour le projet de loi El Khomri très contesté sur la réforme du code du travail, a déclaré Manuel Valls en écartant aussi tout abandon du texte.
"Jusqu'au bout du processus". "Ce n'est pas un choix que nous privilégions. Chaque chose en son temps", a dit le Premier ministre à des journalistes lors de son voyage de retour vers Paris, dans la nuit de lundi à mardi, à l'issue d'un périple dans le Pacifique. "Non", a-t-il aussi répondu simplement à une question sur un éventuel retrait du texte qui arrive mardi dans l'hémicycle de l'Assemblée pour deux semaines d'un examen sous pression de la rue et d'une partie de la majorité. "Il ira au bout du processus", a ajouté Manuel Valls, même s'il ne se fait pas d'illusions sur l'opposition résolue des "frondeurs (du PS) et des aubrystes".
Dans une interview mardi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, la ministre du Travail Myriam El Khomri assure aussi qu'elle "refuse de faire planer la menace" du recours au 49.3.
Valls solidaire des forces de l'ordre. Évoquant d'autre part les manifestations de ces derniers jours en France, émaillées de violences, Manuel Valls a qualifié d'"inacceptable" que l'on puisse attribuer la responsabilité de ces débordements aux forces de l'ordre, qui font un travail "très difficile". "Dire que c'est le gouvernement ou les forces de l'ordre qui font de la provocation, c'est de la rhétorique", a commenté le Premier ministre. "L'opinion comprend parfaitement les manifestations. Manifester est un droit constitutionnel. On est dans un état de droit. Et ensuite, il y a les casseurs", a-t-il développé en déplorant qu'"une partie du syndicalisme" attribue la faute des violences au comportement des forces de l'ordre. Quant à l'extrême gauche et les "casseurs qui s'en prennent aux policiers, il n'y a là rien de nouveau".