Il veut en finir avec les étiquettes. Interrogé par Le Journal du Dimanche le jour où il doit prendre la tête du microparti fondé par François Fillon, Force républicaine, Bruno Retailleau estime qu'il "faut définitivement se libérer" des catégories de pensée. "Le sarkozysme, le juppéisme comme le fillonisme sont des catégories anciennes. Je ne cherche pas une revanche sur le passé, ni à regarder l'avenir avec un rétroviseur, mais au contraire à saisir les défis de demain", explique le président du groupe LR au Sénat. Appelant au renouvellement, il ajoute : "Quand François Fillon dit qu'il veut tourner a page, il rend service à sa famille politique". Il précise toutefois que l'ancien Premier ministre portait, selon lui, "le bon projet pour relever la France".
Bruno Retailleau se revendique d'"une droite qui n'est pas unijambiste et qui répond aux deux symptômes du mal français : la peur du déclassement économique et la dépossession culturelle et identitaire". Il se dit convaincu que "ceux qui réduisent la politique à l'économie se trompent. Les peuples aujourd'hui ont besoin d'autre chose qu'une réponse uniquement matérielle".
"Un défi civilisationnel". "Face au retour du tragique dans notre histoire, il y a un défi civilisationnel. On luttera contre la barbarie islamiste en rehaussant notre arsenal judiciaire, policier et militaire, bien sûr, mais aussi en reconstruisant nos défenses immunitaires. Il faut passer d'une culture de répudiation de ce que nous sommes à une culture de réaffirmation de notre idéal républicain", selon lui.
La "diabolisation" de Laurent Wauquiez. S'abstenant d'indiquer pour qui il votera à la présidence de LR le 10 décembre, Bruno Retailleau estime par ailleurs que le favori du scrutin, Laurent Wauquiez, "a fait l'objet d'une tentative de diabolisation". "Il sait que pour répondre à l'angoisse française, il faut apporter des réponses à la fois économiques mais aussi régaliennes et identitaires", assure le sénateur de Vendée. "Sa responsabilité, ce sera le rassemblement. Je n'ai pas de doute qu'il en ait la volonté", conclut-il.