Laurent Wauquiez a présenté mercredi son "équipe thématique" d'élus et d'experts chargés de "proposer une alternative" à Emmanuel Macron, comme l'annonçait Europe 1 mardi. Le patron des Républicains emprunte ainsi à une tradition anglo-saxonne qui lui permet d'affirmer sa capacité à prendre la relève, mais aussi de resserrer les rangs d'un parti divisé.
"Un autre espoir". "Proposer une alternative aux Français, ce sera le travail de cette équipe", a déclaré Laurent Wauquiez lors d'une brève allocution, présentée comme une conférence de presse. "Dans cette page qui s'ouvre sur l’écœurement de plus en plus fort qui est en train de se transformer en colère sourde des Français à l'égard du président de la République, (les Français) sont en attente d'un autre chemin, (...) d'un autre espoir", a expliqué le président de LR, qui soutient le mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse des prix du carburant.
Éric Ciotti à l'Intérieur. Le sénateur du Calvados Pascal Alliard prend par exemple en charge les Affaires étrangères, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti l'Intérieur, et le vice-président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Philippe Meunier, réputé appartenir à l'aile droite du parti, la Défense. Le sénateur du Rhône François-Noël Buffet est nommé à la Justice, le député du Bas-Rhin Patrick Hetzel à l'Éducation, l'eurodéputé et médecin Philippe Juvin à la Santé.
LR veut marquer sa "différence" face au RN. "La responsabilité des Républicains, maintenant, c'est d'affirmer cette tonalité. En montrant que les choix qui sont proposés par le gouvernement et le président de la République ne sont pas les seuls qui existent et qu'il y a un autre espace que nous, nous portons", a ajouté Laurent Wauquiez. "La différence des Républicains par rapport aux partis extrêmes, c'est que nous, nous ne nous contentons pas de dénoncer", a encore souligné le chef de LR, régulièrement accusé par ses contempteurs d'adopter des positions proches de celles du Rassemblement national (RN, ex-FN).
"Des nouveaux visages". La nouvelle "équipe thématique" sera chargée "à la fois de dénoncer quand le cap n'est pas bon, de soutenir - par exemple sur la réforme de la SNCF - quand nous considérons que les réformes sont dans l'intérêt des Français (...), mais surtout de proposer. C'est notre ADN". Cette équipe "de renouvellement", avec "des nouveaux visages", incarne "une "nouvelle approche, (un) nouveau raisonnement". Elle est composée de parlementaires, de représentants de la société civile et des collectivités locales, et d'experts, qui n'ont "jamais exercé de responsabilité ministérielle", a-t-il précisé.