L'UDI, qui avait décidé de soutenir Alain Juppé à la primaire, a mandaté mardi une délégation pour aller négocier avec François Fillon alors que le centre est secoué par la victoire de Fillon et la candidature de Macron.
Rendez-vous prévu mercredi. Son président, le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, a rendez-vous mercredi matin avec François Fillon. Il avait expliqué dimanche soir qu'il voulait discuter avec lui d'un "projet législatif" et le bureau exécutif a mandaté mardi soir une délégation. La victoire de François Fillon a bousculé les plans des centristes qui avaient en grande partie misé sur le maire de Bordeaux, partisan d'un rassemblement de la droite et du centre. Mardi matin, devant les députés LR, François Fillon a expliqué qu'il fallait "un accord" avec les centristes. Tout en ajoutant : "Je vais discuter avec nos partenaires centristes. Nous avons besoin d'eux et ils ont, me semble-il, surtout besoin de nous sous peine d'un échec collectif".
Les militants consultés "début 2017". "L'UDI sort bien malade de cette primaire", fait observer l'ancien ministre Yves Jégo, qui réclame depuis dimanche "un congrès extraordinaire" de l'UDI, s'inquiétant de la "division" de la famille centriste. Un conseil national et une consultation des militants aura lieu "début 2017" sur le projet législatif, a fait savoir l'UDI, selon une motion votée au bureau exécutif. Créée à l'automne 2012, l'UDI regroupe notamment le Parti radical, le Nouveau Centre, l'Alliance centriste et des adhérents directs.
Le centre divisé. Le Nouveau Centre d'Hervé Morin a également tenu une réunion mardi soir et décidé d'un congrès le 11 décembre pour constituer un nouveau parti et .... le cas échéant décider de rester ou non dans l'UDI. Outre la victoire inattendue de celui qu'ils n'avaient pas choisi, la candidature de Macron sème également le trouble à l'UDI. Le chef de file des députés UDI, Philippe Vigier, a appelé mardi son camp à se rassembler derrière Fillon, considérant qu'il n'y a "pas de place pour la division" et critiquant la "fausse route" des partants chez Emmanuel Macron.
Dans une tribune, 130 jeunes UDI (élus, cadres, militants) - mais pas l'officiel UDI Jeunes-- ont en effet fait savoir qu'ils soutenaient la candidature d'Emmanuel Macron. Et le député européen Jean Arthuis, fondateur de l'Alliance centriste, a affiché depuis plusieurs semaines son soutien en faveur de l'ancien ministre de l'Économie. "Il y a une partie de l'électorat qui a voté Juppé qui votera Macron", analysait mardi un député juppéiste.