Emmanuel Macron a dénoncé mercredi "le cynisme" et "le désordre" des oppositions, accusant la gauche de s'être mise "main dans la main avec le Rassemblement national", et a dit souhaiter "une alliance" avec LR et le groupe centriste Liot pour l'adoption de textes à l'Assemblée. Avec la motion de censure de la Nupes également votée lundi par le RN, mais non adoptée par l'Assemblée, "ils n'ont pas de majorité, mais ils ont surtout prouvé qu'ils étaient prêts, socialistes, communistes, écologistes, LFI, à se mettre main dans la main avec le Rassemblement national", a accusé le chef de l'État sur France 2.
"Ils ne sont pas du côté du mérite"
"J'ai entendu les déclarations triomphalistes de Jean-Luc Mélenchon : à cinquante voix près, on y était. Mais qui est ce 'on'? L'alliance, donc, de députés... Je pense à leurs électeurs ce soir, socialistes, écologistes, communistes, LFI, avec ceux du RN", a poursuivi le chef de l'État. "Vous pensez que nos compatriotes qui ont voté pour un député socialiste, ou écologiste, ils lui ont demandé de porter une majorité avec des députés du RN, ils lui ont demandé de déposer une motion de censure qui - à dessein - a été changée par cette coalition baroque de la Nupes ?", a-t-il développé, visiblement remonté.
"Ce qui me met en colère, c'est le cynisme et le désordre", a ajouté Emmanuel Macron. "Ils ont montré une chose : ils ne sont pas du côté du mérite, de l'ordre, du travail, de la solution, de l'avancée, ils sont du côté du désordre et du cynisme. Et je vous le dis: ça ne mènera à rien. Ces gens-là ne sauront pas demain gouverner ensemble".
"Il n'y a pas ni aujourd'hui, ni demain, dans notre pays de majorité alternative car celle-ci repose sur l'incohérence, l'alliance des extrêmes", a-t-il encore martelé.
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"Se lier les mains"
Emmanuel Macron a ensuite dit souhaiter "une alliance" avec les députés LR et ceux du groupe centriste Liot pour l'adoption de textes à l'Assemblée, estimant que ceux-ci avaient "envoyé un message clair" en ne votant pas les motions de censure déposées sur les budgets. "Moi, je pense qu'avec ces parlementaires-là, qui aujourd'hui ne sont pas dans la majorité, le gouvernement et la majorité à l'Assemblée ont intérêt à travailler pour passer la réforme sur le travail, la réforme sur les retraites, la réforme sur l'immigration que nous allons faire, la réforme que nous allons faire sur les énergies renouvelables. Et oui, je souhaite qu'il y ait une alliance", a-t-il déclaré.
Faut-il une coalition, comme l'a récemment prôné Nicolas Sarkozy? "Ça a été recherché par la Première ministre au début du quinquennat, il n'y a pas eu de souhait des uns et des autres", a répondu le président. Emmanuel Macron n'a pas confirmé son intention de dissoudre l'Assemblée, comme il l'avait évoqué lors d'un dîner à l'Élysée s'agissant de la réforme des retraites, en cas de mise en minorité de sa majorité.
"Mais pourquoi voudriez-vous ce soir que je me lie les mains et que je dise que je ferais ceci ou cela?", a-t-il répondu. Emmanuel Macron a mentionné d'autres "moyens qui sont dans la main du président", comme "le 49.3 aujourd'hui" ou bien le recours au référendum.