Les passages d'Emmanuel Macron devant le Congrès se suivent et se ressemblent. Comme l'année dernière, le chef de l'État s'apprête à donner un discours sans débat, lundi, devant l'ensemble du Parlement réuni à Versailles. Et comme l'année dernière aussi, nombre d'élus ont décidé de boycotter le rendez-vous, l'estimant trop monarchique.
"Louis XIV devant sa Cour". C'est le cas, bien sûr, des députés Insoumis. "Le chef de l'État vient, parle et s'en va, puis les députés s'adressent à lui sans qu'il soit présent", souligne Eric Coquerel, l'un d'entre eux. "Il y a un côté Louis XIV devant sa Cour." Les communistes, eux, ont décidé cette année de s'y rendre. Mais juste avant, ils rejoueront le serment du jeu de Paume de 1789.
"Justification politicienne". À droite, au sein du groupe LR, la question a été tranchée : les députés seront bien présents, sauf quelques-uns, comme Fabien di Filippo. "Hors de question pour moi de cautionner un exercice qui va coûter, comme le dirait le président, un "pognon de dingue" au contribuable pour un résultat qui ne relève pas de l'unité nationale mais simplement de la justification politicienne de sa politique."
Point d'étape. Sans surprise, du côté de la majorité, on dénonce de vaines polémiques. "C'est constitutionnel", martèle le député MoDem Marc Fesneau. "Je suis étonné qu'une partie des Républicains s'en offusquent, c'est la réforme de Nicolas Sarkozy en 2008." Selon lui, ce Congrès permettra de faire un point d'étape, sans réserver ce moment aux crises exceptionnelles. L'intervention de François Hollande devant le Parlement à Versailles s'était faite après les attentats de novembre 2015.