Emmanuel Macron est aux côtés des militaires français en Côte d'Ivoire, ce week-end, à 5.900 kilomètres d'une France où la grève contre le projet de réforme des retraites ne faiblit pas. "Il a saisi l'occasion de ce déplacement pour montrer aux militaires que la France ne les oublie pas, tout en s'extirpant", analyse le politologue Pascal Perrineau sur Europe 1. Le président de la République laisse la place du terrain et des questions sociales à son Premier ministre Édouard Philippe, qui "joue plus que jamais son rôle de fusible", pour se concentrer sur ses domaines réservés : les affaires étrangères et la défense.
"Jouer son rôle d'arbitre le moment venu"
C'est donc au son des militaires chantant en chœur "à la santé du roi de France" qu'Emmanuel Macron a célébré samedi ses 42 ans. Edouard Philippe, lui, montre qu'il est "en maîtrise pleine du dossier des retraites et gère les négociations difficiles avec les syndicats" après la démission de Jean-Paul Delevoye. Un président en réserve, un Premier ministre sur le front : "ils jouent une partition extrêmement classique" sous la Ve République, commente Pascal Perrineau.
Emmanuel Macron, ressorti "fragilisé par le mouvement des gilets jaunes et avait besoin de reprendre un peu de champ", pour le spécialiste. Mais cette partition entre Premier ministre et président n'a pas vocation à durer et prendra fin un jour ou l'autre. Le directeur du CEVIPOF prédit ainsi un retour d'Emmanuel Macron dans le débat public : "il reste en surplomb pour revenir jouer son rôle d'arbitre le moment venu".