Lors d'un meeting sur les terres d'Alain Juppé, Emmanuel Macron a salué le maire Bordeaux, "un grand responsable politique", selon le candidat d'En marche! à la présidentielle. Au début de son intervention devant 1.500 à 2.000 sympathisants réunis à Talence en Gironde, en proche banlieue bordelaise, l'ancien ministre de l'Economie a dit son "estime" pour la décision du candidat malheureux de la primaire de la droite de renoncer à se présenter à la présidentielle, malgré l'affaire d'emplois présumés fictifs qui touche le candidat François Fillon.
L'âge de Macron, "pas une maladie incurable". Lorsque Emmanuel Macron a cité le nom d'Alain Juppé, une grande partie de la salle a bruyamment applaudi, avec quelques exclamations de soutien. "Nous avons des différences, il m'a parfois fait des reproches, il est allé jusqu'à me reprocher mon âge", a lancé le candidat. "D'abord ce n'est pas une maladie incurable, ensuite il y a des moments dans la vie d'un pays où ça peut même être un atout, et pour ma part je n'en ai jamais fait un étendard", a poursuivi Emmanuel Macron, 39 ans, qui deviendrait s'il était élu le plus jeune président de la Vème République.
Capter l'électorat de centre-droit. "Au-delà de ce petit coup de griffe qui importe peu face à la lourdeur d'autres coups portés, je voulais ici saluer un grand responsable politique français, un maire respecté qui a transformé très profondément sa ville", a-t-il ajouté. Emmanuel Macron, qui vise à capter l'électorat de centre-droit laissé libre selon lui par l'affaire Fillon et la campagne droitière de son rival, a voulu "saluer la décision" d'Alain Juppé de renoncer définitivement à toute candidature.
"Quand on a sa carrière, quand on a eu son engagement, reconnaître le besoin qu'a ce pays à la fois de renouvellement et en même temps d'extrême probité, ce n'était pas facile et il l'a fait. Il y a très peu de gens qui sont capables de faire ça", a-t-il salué. "Et donc je voudrais dire ici, sans en rajouter, dire mon estime (...) pour la décision qui a été la sienne et les termes de celle-ci", a encore dit le candidat. "Parce que j'en partage profondément le constat: nous sommes à un moment grave de notre pays. Nous ne sommes pas à un moment innocent, nous sommes à un tournant de l'histoire de la France", a-t-il ajouté.