Pour Emmanuel Macron, c'est non. Le président de la République s'est opposé mercredi, au cours du Conseil des ministres, à tout rétablissement de l'Impôt sur la fortune (ISF), a rapporté l'Elysée à l'AFP, confirmant une information des Échos.
"Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait". "Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois", a déclaré le chef de l'État selon cette source. La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, s'était auparavant dite prête à proposer de "rétablir l'ISF" si les évaluations du nouveau dispositif qui le remplace ne sont pas concluantes.
Une demande des "gilets jaunes". L'ISF, dont le rétablissement est une demande de nombreux "gilets jaunes", a été transformé début 2018 en impôt sur la fortune immobilière (IFI), une promesse de campagne d'Emmanuel Macron qui recentre sur les seuls biens immobiliers l'impôt sur la fortune, appliqué aux foyers dont le patrimoine dépasse 1,3 million d'euros.
Cacophonie gouvernementale. Le Parlement avait prévu il y a un an la mise en place d'une "mission d'évaluation", chargée de mesurer les effets de la réforme "en termes d'investissement dans les entreprises" et de "répartition des richesses". Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a assuré mercredi matin que "ce sujet-là n'est pas sur la table", demandant "18 à 24 mois pour que la mesure fasse son plein effet". Il a ajouté que "si quelque chose ne marche pas, on n'est pas idiot, on va le changer". Le Premier ministre Édouard Philippe a affirmé ensuite à l'Assemblée ne pas redouter "un débat" sur l'ISF.