Plus rien ne s'oppose à l'application des ordonnances : Emmanuel Macron a signé vendredi, en direct à la télévision, les ordonnances réformant le droit du travail, comme il l'avait fait la semaine dernière pour les lois de moralisation de la vie politique. Entouré de la ministre du Travail Muriel Pénicaud et du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, le chef de l'État a salué une réforme d'une "ampleur" sans précédent "depuis le début de la 5ème République" et a assuré que "toutes les réformes contenues dans les ordonnances seront applicables au plus tard au 1er janvier 2018".
Une "réforme en profondeur inédite". Le président a signé les cinq ordonnances à 13h50 à l'issue du Conseil des ministres, vantant devant les caméras une "réforme en profondeur inédite de notre marché du travail", "menée dans un temps record". Elles seront ensuite publiées au Journal officiel ce week-end ou la semaine prochaine, ce qui les rendra immédiatement applicables. Les premières mesures vont entrer en vigueur dans les prochains jours, malgré la contestation syndicale emmenée par la CGT et la mobilisation samedi de La France insoumise.
"Quatre éléments fondamentaux". Emmanuel Macron a pointé "quatre éléments fondamentaux": "une réforme qui fait confiance aux employeurs et leurs salariés, par le dialogue social dans l'entreprise et dans la branche"; "des solutions pragmatiques pour les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises"; "de nouveaux droits et de nouvelles protections pour les salariés et leurs représentants : le droit au télétravail, l'augmentation des indemnités de licenciement et plusieurs autres mesures qui étaient elles-aussi attendues". "Enfin, ces ordonnances ouvrent aussi des perspectives pour les délégués syndicaux et les représentants du personnel", a-t-il énuméré.
"Cette réforme entrera en vigueur à compter de sa publication. Il y a une petite vingtaine de décrets qui sont prévus. Tous seront pris avant la fin de l'année", a assuré le chef de l'État pour qui "c'est à nos concitoyens de faire vivre cette réforme par la volonté de construire leur destin". "Nous leur donnons désormais les moyens de le faire", a-t-il conclu.
Passage à l'Assemblée en novembre. Le projet de loi de ratification des ordonnances réformant le code du travail passera en première lecture à l'Assemblée nationale la semaine du 20 novembre, a annoncé dans la foulée le secrétaire d'État des Relations au Parlement Christophe Castaner. Si les ordonnances entrent en vigueur dès leur publication au Journal officiel, elles n'auront force de loi qu'une fois que le projet de loi de ratification sera adopté par le Parlement. La lecture définitive du texte, après la navette avec le Sénat, devrait avoir lieu début 2018, a-t-il précisé.