La manifestation des policiers, mercredi en début d’après-midi devant l’Assemblée nationale, s’annonce très politique. Des élus de tous bords, mais aussi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ont en effet prévu d’y participer, malgré la prudence des syndicats qui préviennent contre toute récupération politique. "J'y serai avec les maires de mon équipe, de ma majorité", a annoncé la maire de Paris Anne Hidalgo sur Europe 1. "Il faut soutenir nos policiers, parce que ce sont eux qui nous permettent de vivre de la façon la plus pacifique possible dans nos quartiers. Et parce que leur travail est très difficile, parce qu'ils ne sont pas suffisamment outillés."
Sans reprendre à son compte la proposition de peines automatiques pour les agresseurs de policiers, Anne Hidalgo a d'abord plaidé pour plus de moyens pour la justice. "Bien sûr que quand on agresse l'autorité publique, il doit y avoir une condamnation extrêmement ferme. Et il y a sûrement à reprendre ce dialogue police-justice qui n'est pas nouveau et qui est vraiment quelque chose que l'on connaît depuis longtemps", a affirmé la maire de Paris. "Evidemment qu'il faut être très ferme dans la condamnation. Mais je ne dirais pas que la réponse pénale est inadaptée".
Darmanin présent ? "une situation un peu étrange"
Pour Anne Hidalgo, il faut d'abord des moyens donc, mais pas seulement. "Je suis évidemment pour trouver des solutions, et cela passe par plus de moyens, par une formation, par un continuum avec les polices municipales, qui passe aussi par d'autres techniques lorsqu'elles ne sont pas efficaces", a déclaré l'élu. "Il y a des pays dans lesquels on fait de la désescalade. C'est-à-dire où les policiers, je pense à l'Allemagne, anticipent pour prévenir les violences dans les manifestations."
Enfin, la maire de Paris a critiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmamin, qui a annoncé sa participation à la manifestation, et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui passera son tour face à une manifestation qu'il juge "revendicative". "C'est une situation un peu étrange pour un ministère de l'Intérieur, parce que j'imagine que ce sont des choses qui lui sont adressées", a-t-elle dit à l'adresse du premier. "Il fait ce qu'il veut. Ce n'est pas celui qui incarne mas pensée", a-t-elle lancé au sujet du second. "La sécurité, ce n'est ni de droite, ni de gauche. C'est un droit."