Selon un sondage Ifop publié mercredi, 42% des musulmans vivant en France affirment avoir fait l'objet, au moins une fois dans leur vie, d'une forme de discrimination liée à leur religion. Marine Le Pen a contesté ce malaise, mercredi soir, sur Europe 1.
"Ils se sentent mal de quoi ?", s’est interrogé la présidente du Rassemblement national, au micro de Nathalie Levy. "Les Français musulmans peuvent parfaitement vivre en France sans aucune difficulté et sans ressentir aucune discrimination", a-t-elle certifié. "Il y a beaucoup de gens qui font croire aux musulmans qu’ils sont persécutés et détestés par tout le monde. C’est un processus utilisé par les fondamentalistes pour créer une sécession avec le reste de la population française."
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"Jamais je n'ai considéré qu'il devait y avoir une lutte contre une religion"
Dans le détail, l'étude réalisée pour la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et la Fondation Jean Jaurès relève que les discriminations touchent davantage les personnes de 30 à 40 ans et les femmes (46%, contre 38% chez les hommes). En outre, 60% des femmes portant souvent le voile ont été discriminées au moins une fois au cours de leur vie. Mais 44% des femmes qui ne portent jamais le voile l'ont aussi été. Les femmes sont en particulier nettement plus victimes de discrimination dans la recherche d'un emploi, notamment les femmes voilées.
"Quand on vient me dire qu’être contre le voile, c’est être islamophobe, je dis que ce sont ces gens qui sont dangereux et qu’il faut combattre", a répondu Marine Le Pen, qui a rejeté les accusations d'islamophobie. "Jamais je n’ai considéré qu’il devait y avoir une lutte contre une religion, je lutte contre le fondamentalisme islamique", a-t-elle rétorqué.
"Le sentiment qu'on peut avoir n'est pas le reflet de la réalité"
La présidente du RN a également dressé un étonnant parallèle avec les électeurs de son parti. "Si ce sondage avait été fait auprès des électeurs RN, il y aurait 80% qui se sentiraient discriminés. Le sentiment qu’on peut avoir n’est pas le reflet de la réalité. Combien y a-t-il eu d’actes anti-musulmans cette année ? Cent, alors que nous sommes 67 millions dans ce pays. Jamais le nombre d’actes anti-musulmans n’a été aussi bas. Nous ne sommes pas des gens haineux, nous nous opposons au totalitarisme", a déclaré Marine Le Pen.