François Fillon avait estimé qu'il n'y avait "pas d'autres choix que de se tourner vers les Russes" pour éradiquer l'État islamique. Mercredi, Manuel Valls a épinglé dans une interview au média en ligne Brut, cette position, qualifiée de "pro-russe", par l'ancien Premier ministre. "Je trouve qu'il y a un tropisme pro-russe chez François Fillon qui me laisse à penser qu'on ne préserve pas assez l'indépendance de la France", estime ainsi Manuel Valls.
Alep : "Intolérable, indigne, une blessure pour l'humanité". Selon l'ancien Premier ministre, la France "doit parler avec la Russie mais aussi dire avec la plus grande fermeté que ce qui se passe à Alep est intolérable, indigne, c'est une blessure pour l'humanité". Par ailleurs, Manuel Valls a critiqué le projet de François Fillon qui "remet en cause notre modèle social", y compris sur la "Sécurité sociale".
François Fillon, qui avait mis le feu aux poudres en expliquant dans son programme vouloir "focaliser" l'assurance universelle sur des affections graves ou de longue durée (ALD) et l'assurance privée sur le reste, se livre ces derniers jours à un exercice d'équilibriste pour tenter d'éteindre l'incendie. Ce qu'a dénoncé le candidat à la primaire de la gauche.
Continuité. "Entre ce que je dirai à la primaire, ce que je dirai au moment de la présidentielle si je suis désigné et ce que je ferai en tant que président de la République si je suis élu, il doit y avoir une continuité", a affirmé Manuel Valls. "On ne doit pas avoir un projet pour la primaire et un autre pour les Français. C'est ce que semble faire François Fillon qui se retrouve empêtré dans les débats sur la Sécurité sociale et qui a même retiré déjà le texte de son site qu'il avait présenté pour la primaire", a-t-il poursuivi. "Ça, ce n'est pas honnête, c'est tromper les Français", a estimé Manuel Valls.