Les députés Insoumis ont critiqué jeudi des propos ou attitudes du président du Crif et du ministre de l'Intérieur, au lendemain de la marche blanche en mémoire de Mireille Knoll, qu'ils ont dû quitter après des invectives. Dans un communiqué, les élus LFI écrivent que les dix d'entre eux qui étaient présents et "en écharpe" tricolore, dont Jean-Luc Mélenchon, ont été "violemment pris à partie par plusieurs dizaines d'individus formellement identifiés comme appartenant à la Ligue de défense juive" (LDJ). Sur son site Internet, la LDJ a revendiqué "l'expulsion" du "pro-palestinien Mélenchon".
Collomb a "jeté de l'huile sur le feu". "Nous avons été bousculés, menacés, plusieurs personnalités venues en protection comme le rabbin Farhi ou Gérard Miller ont été frappées, les injures homophobes et sexistes se sont déchaînées", poursuivent-ils, disant avoir accepté de quitter les lieux à la demande de la police. Ils dénoncent "l'attitude irresponsable de Gérard Collomb qui, par les propos tenus le matin même sur France Inter, a contribué à jeter de l'huile sur le feu".
Le ministre avait noté qu'"un certain nombre de personnes qui font partie du groupe de Mélenchon ont pris des positions très abruptes, avec les Indigènes de la République, Indigènes qui finalement sont pour la séparation des races, (…) des positions très difficiles". "Jean-Luc Mélenchon, au-delà de ses idées, est quelqu'un qui appartient à la famille républicaine" et a montré "qu'il souhaitait faire partie de la communauté de l'union nationale", avait ajouté Gérard Collomb.
Le Crif doit porter la responsabilité de la LDJ. Les députés LFI critiquent aussi "le rôle trouble qu'a joué le président du Crif" en les "désignant comme cibles, alors même que la famille de la victime appelait à la participation de tous". Ils estiment que Francis Kalifat, président du Crif, "porte ainsi la responsabilité des agissements de la LDJ", organisation dont ils demandent la dissolution. Les Insoumis mettent aussi en cause "l'inaction de François de Rugy", selon eux "délibérément resté en retrait" alors qu'ils étaient "molestés" à "quelques mètres", remerciant en revanche ceux qui leur ont témoigné leur soutien à ce moment-là, dont le chef de file des élus LREM Richard Ferrand. Plus tôt, Alexis Corbière avait affirmé sur Cnews que la direction du Crif ne pourra "plus rester en place" si elle ne condamne pas les "groupuscules d'extrême droite".