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Connue pour ses positions conservatrices sur plusieurs sujets de société, Catherine Vautrin, nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a déclaré avoir "évolué" sur ces questions. "Qui dans notre société, n'a pas, sur des sujets aussi personnels, évoluer dans ses convictions ?", a-t-elle interrogé lors de la Grande interview Europe 1-CNews.

Entrée du droit de l'avortement dans la constitution, projet de loi sur la fin de vie… Depuis sa réélection, Emmanuel Macron et l'exécutif réfléchissent à l'évolution de sujets majeurs pour l'évolution des droits des Français. Cependant, la nomination de Catherine Vautrin à la tête d'un ministère XXL du Travail, de la Santé et des Solidarités a créé la surprise. L'ancienne élue de l'est de la France est effectivement connue pour s'être positionnée contre le mariage pour tous en 2013 et en 2017 contre une loi protégeant l'accès à l'avortement.

"C'est une question d'honnêteté"

Maintenant membre du gouvernement de Gabriel Attal, le premier Premier ministre ouvertement homosexuel, Catherine Vautrin a précisé avoir "évolué" au micro de Sonia Mabrouk. "C'est une histoire qui date de 2013. Qui dans notre société, n'a pas, sur des sujets aussi personnels, aussi intimes, évoluer dans les convictions qui sont les siennes ? Onze ans après, on voit les choses différemment. Et je pense que c'est un acte de courage et d'honnêteté que de le dire", confie l'invitée de la Grande interview Europe 1-CNews.

"J'ai été adjointe au maire avant de démissionner et comme officier d'état civil j'ai personnellement fait des mariages de personnes de même sexe, des amis et des gens que je ne connaissais pas, donc je n'ai pas de difficulté sur le sujet. Et je le redis, je crois que c'est une question d'honnêteté que de dire oui, j'ai évolué", poursuit la ministre.

 

>> Retrouvez La Grande interview Europe 1-CNews en replay et en podcast ici

 

Table rase du passé

Un mea culpa ? En 2017, lorsqu'elle était députée, Catherine Vautrin faisait également partie d'une liste de parlementaires qui avait demandé au Conseil constitutionnel de censurer une loi protégeant l'accès à l'avortement. Or, le gouvernement souhaite actuellement l'entrée de ce droit dans la constitution ; projet qu'elle devra porter en tant que ministre de la Santé et des Solidarités. Pour autant, lors de sa prise de fonction il y a moins d'une semaine, la ministre semble avoir fait table rase du passé. 

"Mes premiers mots furent pour rendre hommage à Simone Veil. Simone Veil était la présidente de mon comité de soutien lorsque j'ai mené une première campagne électorale à Reims. Aujourd'hui, nous sommes le jour du 49ᵉ anniversaire de la loi Veil, le 17 janvier 1975. Et il a fallu un demi-siècle pour en arriver là, pour graver l'avortement dans notre Constitution", a-t-elle développé. "Je pense que constitutionnaliser l'avortement, c'est une fois pour toute et définitivement mettre en avant la légalisation", estime Catherine Vautrin.