Elle a été la première candidate déclarée à la primaire de la gauche. Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris et l’une des figures de proue de la fronde socialiste contre le gouvernement, est revenue vendredi au micro d’Europe 1 sur sa relation avec François Hollande.
"Le type sympa". "Il est sympathique. Quand vous êtes avec François tout va bien", reconnait l’élue, invitée de l’émission d’Anne Roumanoff, Ça pique mais c'est bon. "C’est dur de se fâcher avec lui, parce qu’il vous prend du genre : ‘Tiens, Marie-Noëlle, je t’entends souvent !' Et je lui réponds : 'Oui, mais tu ne m’écoutes pas beaucoup'", raconte-t-elle. "C’est le type sympa. Le seul problème, c’est qu’on attend d’un chef d’Etat, non pas qu’il soit désagréable, mais autre chose…"
"Je ne le critique pas sur ses compétences, ni sur sa capacité à faire face et à gérer. Je le critique sur ses choix politiques, sur sa gestion de sa majorité et sa relation au peuple", poursuit Marie-Noëlle Lienemann, justifiant ainsi sa volonté de participer à la primaire.
Une adhésion au PS en 1971. La sénatrice est également revenue sur un engagement politique de près de cinquante ans, ainsi que sur son parcours au sein du Parti socialiste. "J’ai commencé mon engagement très jeune. La première fois, c’était en 1967. Je me suis engagée contre la présence des Américains au Vietnam. J’ai participé aux événements de mai 1968 comme lycéenne. J’étais une bonne élève, mais je considérais qu’il fallait changer la société", confie-t-elle. "J’ai adhéré au Parti socialiste en 1971, au moment du fameux congrès d’Epinay, et je peux vous dire qu’on n’était pas nombreux à être jeunes… Et femmes ! J’ai été vite repérée dans la foule."
De nombreux mandats. "À l’école primaire, la maîtresse avait mis sur l’un de mes bulletins 'esprit frondeur''', se rappelle encore cette proche de Christian Paul. Surtout, elle dit tenir sa volonté de justice et son côté fort en gueule de sa grand-mère : "Elle avait fait de la résistance, elle revenait de Ravensbrück et m’avait élevée en me disait : 'Marie-Noëlle, si tu vois une injustice, jamais tu te tais ! Si tu vois un acte raciste dans le bus, tu protestes !’ Elle a avait le souvenir de gens qui se taisaient devant tant de choses inacceptables".
"Dans mon village, très tôt, les femmes m’appelaient 'la députée' ou 'l’avocate'", explique celle qui a exercé pas moins de sept mandats différents depuis sa première élection, comme conseillère générale de l'ancien canton de Massy, en 1979. "J’ai fait presque tous les mandats de la République, sauf président. Mais ça ne va pas tarder !"