Marine Le Pen a écrit à la rectrice des Hauts-de-France pour lui demander d'annuler une visite de François Hollande dans un lycée de la commune d'Hénin-Beaumont, tenue par le Rassemblement national, au nom de la "neutralité politique".
La rectrice a répondu sur France Bleu Nord qu'il était "hors de question qu'(elle) demande une annulation" de la visite de l'ancien président de la République, qui "s'inscrit dans un programme pédagogique et pas dans une campagne", en l'occurrence celle des élections européennes du 26 mai.
Dans un courrier daté de mardi, obtenu mercredi par l'AFP, et adressé à la rectrice Valérie Cabuil, la présidente du RN et députée du Pas-de-Calais demande que la visite de François Hollande, prévue vendredi dans le lycée Fernand Darchicourt, "soit annulée". François Hollande doit intervenir sur "le fonctionnement de l'Union européenne, ses compétences, et les politiques qu'elle met en oeuvre", selon Marine Le Pen, qui y voit une "grossière opération de communication" visant à "influer (les lycéens) sur leur vision de l'UE et par là-même (à) influencer leur vote".
Marine Le Pen se dit "choquée par ce qui s'apparente à une volonté d'endoctrinement"
La rencontre "porte atteinte aux fondements élémentaires de la neutralité politique -elle-même inhérente au principe de laïcité- qui doit prévaloir au sein des établissements" scolaires, ajoute la cheffe du RN, qui se dit "choquée par ce qui s'apparente à une volonté d'endoctrinement des élèves concernés".
A défaut, Marine Le Pen demande que "l'ensemble des formations candidates à l'élection européenne en France soient invitées à venir s'exprimer au lycée Darchicourt". Le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, est aussi le vice-président du RN.
François Hollande "ne prend pas position dans le débat politique, va voir des jeunes qui ne sont pas en âge de voter. Il y va avec sa casquette d'ancien président, dans une démarche pédagogique", a réagi l'entourage de François Hollande auprès de l'AFP. François Hollande interrompra cependant ses déplacements en lycées à partir de courant avril afin de "ne pas interférer dans la campagne" des élections européennes, a précisé cette source, affirmant que l'ancien chef de l'Etat a reçu "plus de 300 demandes" de lycées.