Marine Le Pen a demandé mardi au gouvernement d'engager un "violent bras de fer avec Bruxelles" et d'obtenir "la peau" de Phil Hogan, commissaire européen à l'Agriculture.
Accusé de "conflit d'intérêts". "Il faut sortir du débat franco-français et engager un violent bras de fer avec Bruxelles. Pour sauver la peau des agriculteurs et des éleveurs français, il faut avoir la peau de Phil Hogan", a lancé la présidente du FN à son arrivée au Salon de l'agriculture à Paris, où elle a commencé sa visite à 8h30 avec les producteurs laitiers. "Il a tout fait pour rendre la situation aujourd'hui proprement catastrophique", a-t-elle expliqué, l'accusant de "conflit d'intérêts" sur le lait au vu de sa nationalité irlandaise et d'avoir "œuvré pour l'interdiction de l'étiquetage, la liquidation des moyens de régulation" et d'être un "grand défenseur des accords de libre-échange".
"La PAC ne répond plus aux objectifs qu'elle s'était donnés". La présidente du FN a par ailleurs demandé des "moyens de régulation pour obtenir des prix pour nos éleveurs", "l'étiquetage obligatoire né, élevé, transformé", "l'arrêt du traité transatlantique" et des "négociations avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie", "la guerre au dumping social intra-européen". "La PAC ne répond plus aux objectifs qu'elle s'était donnés. C'est le moment où on peut déconstruire cette UE", a considéré la fille de Jean-Marie Le Pen, à quelques mois du référendum britannique sur l'appartenance à l'UE.
Soutien aux agriculteurs. Interrogée sur la visite houleuse samedi de François Hollande et celle, tendue, lundi, de Manuel Valls ainsi que sur le démontage du stand du ministère de l'Agriculture, la dirigeante d'extrême droite a répondu : "Je comprends la grogne des agriculteurs. Je les soutiens de manière inconditionnelle."
Accueil bienveillant. Comme c'est le cas depuis plusieurs années, Marine Le Pen a été l'objet d'un accueil curieux et bienveillant, avec quelques encouragements et des badauds se pressant pour réaliser des photos. "Nous sommes les défenseurs de l'agriculture française, pas seulement dans les mots, mais aussi dans les actes. Il faut un salon de combat et mener la guerre à Bruxelles", a assuré la candidate à la présidentielle de 2017.