Les responsables socialistes Olivier Faure et Boris Vallaud, contactés par Matignon, ont décliné toute rencontre avec le Premier ministre Michel Barnier avant que celui-ci ne présente sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée, a indiqué mardi leur entourage. Les communistes, de leur côté, seront reçus le 17 septembre par Michel Barnier, mais le secrétaire national du parti, Fabien Roussel, s'est dit "sans illusion" sur le nouveau chef du gouvernement, "qui a 50 ans de vie politique et n'a jamais rien fait de social dans notre pays".
>> LIRE AUSSI - Journées parlementaires d'Ensemble pour la République : Michel Barnier face aux députés macronistes
Une motion de censure dès l'ouverture de la session parlementaire
Premier dirigeant de gauche à faire état d'un rendez-vous avec le nouveau Premier ministre, Fabien Roussel a confirmé sur Europe 1 et CNews son intention de voter la censure contre son gouvernement. De son côté, sur France 2, le coordinateur national de LFI Manuel Bompard a indiqué ne pas avoir reçu d'invitation et a laissé entendre que sa formation n'irait de toute façon pas rencontrer le Premier ministre. "On en parlerait avec mes collègues, mais il me semble en tout cas que d'abord, notre volonté est effectivement de le renverser", a-t-il dit.
Il a confirmé que la gauche déposerait une motion de censure sans attendre, dès l'ouverture de la session parlementaire début octobre, s'il n'y a pas de session extraordinaire en septembre. Manuel Bompard "ne croit pas" qu'une personnalité de gauche rentrera dans un gouvernement "qui s'inscrit clairement dans une orientation dans la continuité du macronisme et encore plus à droite sans doute".
Le socialiste Jérôme Guedj, dont le nom a été parfois cité, a ainsi confirmé sur LCI qu'il n'irait pas. Le gouvernement Barnier est "clairement LR", ce qui est "une anomalie démocratique" au regard des 6,5% obtenus par cette formation aux législatives, selon lui.
Michel Barnier "n'a rien à attendre" des Écologistes, selon un porte-parole
Une ligne également défendue par les écologistes, qui eux non plus, n'ont pas encore reçu d'invitation. Quoi qu'il en soit, Michel Barnier "n'a rien à attendre de nous et nous n'avons rien à attendre de lui", a martelé lors d'un point presse à l'Assemblée nationale l'un des porte-parole des députés écologistes, Benjamin Lucas.
"On n'a jamais cru à cette fable macroniste selon laquelle, gauche et droite, ça n'existait plus, (et) qu'on pouvait mettre ensemble dans un même gouvernement des gens qui pensaient radicalement différemment", a poursuivi l'élu écologiste.
"Nous allons tout faire pour faire tomber ce gouvernement, pour le censurer", a ajouté Benjamin Lucas, soulignant que la gauche était "en capacité" d'y parvenir. Il a laissé entendre qu'il comptait pour cela sur d'éventuelles défections dans le camp macroniste, où certains "n'ont pas envie de soutenir un gouvernement qui est dans la main de l'extrême droite".